Le rappeur SCH, « contraint de vivre comme un criminel », explique les raisons de son départ de Marseille

Le rappeur SCH, « contraint de vivre comme un criminel », explique les raisons de son départ de Marseille

Le rappeur SCH faisait « l’objet de menaces de morts » depuis quatre mois, a annoncé le procureur de Marseille en décembre dernier. ABACA/Shootpix

L’artiste de 31 ans révèle avoir quitté sa ville natale en 2022 pour « se mettre au vert » à Paris et garantir sa sécurité, ainsi que celle de ses proches. L’un d’eux est mort lors d’une fusillade en août 2024 à la sortie d’une boîte de nuit à la Grande-Motte.

Passer la publicité

Le rap marseillais est associé à son nom depuis la sortie de son premier album A7 en 2015. Le rappeur SCH, qui a grandi dans le quartier de Saint Barnabé avant de déménager pour la ville d’Aubagne dans les Bouches-du-Rhône, était une des personnalités publiques les plus en vue de la cité phocéenne. Mais pour des raisons de sécurité, il a révélé le 23 janvier dernier au Nouvel Obs  avoir déménagé en 2022 pour « se mettre au vert »

« C’est pas la capitale, c’est Marseille bébé », pouvait-on entendre dans la musique Bande Organisée  en 2019, une stance de son cru avec lequel il attaquait le premier couplet. Et comme la vie est faite de contradictions, Julien Schwarzer, son nom à l’état civil, dit avoir troqué sa vie marseillaise pour une nouvelle vie à Paris. En décembre dernier, le procureur de Marseille, Nicolas Bessonne, indiquait déjà que « depuis quatre mois, le rappeur faisait l’objet de menaces de mort, qui l’ont contraint à changer ses habitudes de vie »

Bande Organisée  (2019)

Des menaces qui visaient également ses « proches », indique SCH au Nouvel Obs. Souvent, elles étaient associées à des exigences financières en échange d’une « soi-disant protection ». Le rappeur précise qu’il n’a jamais répondu à ces intimidations, mais qu’il a toutefois décidé de quitter sa ville natale de Marseille pour « ne pas être racketté ». Aujourd’hui, l’artiste de 31 ans regrette de devoir vivre, avec son entourage, « comme des criminels alors que nous sommes de simples artistes »

Un proche tué à la Grande-Motte 

« On prend nos dispositions en louant des véhicules au dernier moment sur les lieux des tournées, on change régulièrement de téléphone, on prend de locations Airbnb au dernier moment pour se loger », détaille le rappeur pour bien expliquer la terreur qu’il vit au quotidien. Cette vigilance sécuritaire prise par SCH depuis son départ de Marseille en 2022 n’a toutefois pas pu empêcher le drame survenu le 26 août dernier

Alors que l’artiste venait de se produire dans une boîte de nuit à la Grande Motte (Hérault), un de ses collaborateurs a été visé par des tirs de kalachnikov. L’artiste avait regagné sa chambre d’hôtel avant cette attaque qui s’est déroulée aux alentours de 6 heures du matin. Un proche du rappeur a été atteint de deux balles dans le thorax avant de succomber à ses blessures. Le conducteur du véhicule a, quant à lui, été grièvement blessé. En décembre dernier, le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, annonçait lors d’une conférence de presse que 22 personnes ont été mises en examen notamment pour « assassinat en bande organisée », « tentative d’assassinat en bande organisée » et « vol en bande organisée ». Parmi elles, 16 ont été placées en détention provisoire et 6 autres sous contrôle judiciaire.

Visiblement choqué par ce drame, SCH avait alors décidé d’annuler sa venue au Delta Festival de Marseille ainsi qu’aux Francofolies de la Réunion les 4 et 6 septembre. Mais suivant le mantra des artistes, « the show must go on », il a décidé de remonter sur scène une dizaine de jours plus tard, le 13 septembre, à l’occasion de la Fête de l’Humanité à Brétigny-sur-Orge. Il s’est ensuite produit à Paris, Lille, ou encore à Lyon ces deux derniers mois à l’occasion de son JVLIVS Tour 2024. La dernière date de cette tournée à la LSLC Arena de Lyon sera diffusée en clair sur Canal+ à 21 heures le mercredi 19 février. 

SCH - La pluie  (2024)