«Préparez-vous au pire» : après les feux meurtriers, Los Angeles se prépare à la plus forte tempête de pluie depuis un an

Alors que les Californiens se remettent à peine des feux ravageurs qui ont fait 85 morts, ils doivent se préparer à faire face à un nouvel événement climatique extrême. La plus importante tempête de pluie depuis un an s’apprête à frapper Los Angeles à partir de mercredi 12 février, avec un pic attendu jeudi, selon le service météorologique national américain.

Cet épisode, qui devrait durer jusqu’à vendredi, est causé par un phénomène météorologique bien connu, appelé «rivière atmosphérique», mais surnommé «Ananas Express» en Californie. Il se forme généralement au-dessus des océans. L’administration américaine des océans et de l’atmosphère le compare à des «rivières dans le ciel» qui transportent «de la vapeur d’eau en dehors des tropiques» autour d’Hawaï, avec des quantités parfois importantes, jusqu’à «quinze fois l’équivalent du débit moyen de l’eau à l’embouchure du fleuve Mississippi», précise l’institution. Une fois arrivée sur terre, cette rivière atmosphérique libère la vapeur d’eau qui peut se transformer, exceptionnellement, en pluies torrentielles.

De nombreux médias américains alertent sur la dangerosité de ce phénomène. À l’instar du Los Angeles Times  qui titre l’un de ses articles «Préparez-vous au pire». Des cumuls de pluies allant de 3,5 à 7,5 cm sont prévus sur une grande partie du comté de Los Angeles, avec entre «7,5 et 15 cm de précipitations attendues le long des montagnes et des contreforts exposés au Sud», indique le journal local. Les plus fortes pluies sont prévues jeudi et devraient être comprises entre 1,25 et 2,5 cm par heure. La tempête devrait par ailleurs déclencher des vents violents, jusqu’à 96 km/h dans certaines zones.

De nombreux risques

Les autorités s’inquiètent des risques qui pourraient être engendrés par cet épisode pour la population. Ryan Kittell, météorologue au National Weather Service à Oxnard, a évalué un «risque modéré» d’inondations auprès du journal de la capitale mondiale du cinéma. De telles précipitations pourraient également entraîner des coulées de débris des maisons détruites par les flammes. «Ces inondations sont particulièrement dangereuses, car même de faibles pluies peuvent provoquer des crues soudaines et des coulées de débris dangereuses», a informé Matthew Thomas, hydrologue de recherche à l’US Geological Survey au Los Angeles Times.

Les glissements de terrain sont par ailleurs redoutés car ils menacent les Californiens résidant sur les hauteurs de la ville. Les flancs des collines ont largement été endommagés par les flammes et sont donc vulnérables à l’érosion. «Les pentes peuvent s’effondrer dans un torrent de boue, de pierres et de branches mortes», alerte le Los Angeles Times.

Les équipes de la ville se préparent

Afin de prévenir la catastrophe, des équipes de travaux publics du comté de Los Angeles ont «augmenté la capacité des bassins à débris et installé des milliers de mètres de barrières en béton» avant l’arrivée de la pluie, indique le journal local. Des sacs de sable ont aussi été disposés afin de bloquer le possible déplacement de débris, dans les zones brûlées.

Pour l’heure, aucune évacuation n’a été ordonnée par les autorités mais les météorologues américains recommandent aux habitants d’être vigilants. «Nous avons eu de la chance avec les dernières tempêtes, nous n’avons pas eu de pluies aussi intenses, mais celle-ci comporte assurément un risque», a prévenu Ryan Kittell qui a recommandé «de ne pas conduire» dans les zones à risques.

La région de Los Angeles a été victime de plusieurs inondations ces derniers mois. La côte ouest des États-Unis a enduré un hiver anormalement pluvieux en 2024, à cause d’une série de tempêtes très rapprochées qui ont provoqué des précipitations avoisinant des records.

La dernière en date remonte au 5 février dernier et avait entraîné des inondations et des vents cinglants. Près d’un demi-million de foyers avait été privé d’électricité. En février 2024, une autre tempête avait également été le résultat du phénomène de «rivière atmosphérique». Cet épisode avait été marqué par des coulées de débris et de boue dévastatrices dans un certain nombre de quartiers à flancs de colline. Et en janvier 2018, une autre tempête avait été particulièrement meurtrière puisque 23 personnes avaient perdu la vie et de nombreuses structures avaient été détruites après le passage d’une rivière de boue et de roches à Montecito, au nord de Los Angeles.