"Il ne peut y avoir de paix juste et durable avec un abandon de l'Ukraine", lance Emmanuel Macron après l'altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky

Il endosse de nouveau son costume d'intermédiaire. Le président français, Emmanuel Macron, a invité ses homologues américain Donald Trump et ukrainien Volodymyr Zelensky "au calme, au respect, et à la reconnaissance", samedi 1er mars, au lendemain d'une altercation à la Maison Blanche qui laisse craindre un désengagement des Etats-Unis en Ukraine.

Le président français a échangé avec les deux chefs d'Etat depuis leur brouille, a-t-il assuré à La Tribune Dimanche, au Parisien, à Ouest-France et au Journal du Dimanche. Mais le chef de l'Etat reste discret sur ces échanges : "Il est préférable d'avoir une discussion qui soit stratégique et confidentielle pour avancer et de lever les malentendus entre les gens, mais pas devant témoins". 

Il espère un "sursaut" de l'Europe

Ce dernier estime néanmoins que "la destinée manifeste des Américains est d'être du côté des Ukrainiens". Il espère "faire comprendre aux Américains que le désengagement de l'Ukraine n'est pas dans leur intérêt". Si Washington acceptait de "signer un cessez-le-feu sans aucune garantie de sécurité pour l'Ukraine" alors sa "capacité de dissuasion géostratégique à l'égard de la Russie, de la Chine et d'autres, s'évanouirait le même jour", fait-il valoir.

Si le président russe, Vladimir Poutine, n'est pas arrêté, il ira "à coup sûr sur la Moldavie et peut-être au-delà sur la Roumanie", estime-t-il. Néanmoins, la paix ne peut se faire à n'importe quel prix, martèle Emmanuel Macron dans cet entretien. "Il ne peut y avoir de paix juste et durable avec un abandon de l'Ukraine." Enfin, le probable désengagement américain doit être l'occasion, pour l'Europe, d'un "sursaut", ajoute ce dernier, qui veut construire "une défense commune" grâce à "un financement massif et commun". Il se dit également prêt à avoir "un dialogue stratégique" avec ses partenaires européens qui, contrairement à la France et au Royaume-Uni, ne disposent pas de la dissuasion nucléaire.

Le ministre de l'Economie, Eric Lombard, a également appelé l'Union européenne à "retrouver une totale autonomie" en matière de défense, disant, dans une interview au Parisien, vouloir mobiliser davantage l'investissement privé vers ce secteur.