Un an et demi après le rachat du BHV Marais par la société des Grands Magasins, des fournisseurs dénoncent des impayés qui traînent


Des marques vendent au sein du grand magasin mais n'encaissent pas le fruit des ventes comme elles le devraient. Certains de ces fournisseurs, qui sont en partie rémunérés à la commission, ont décidé ces dernières semaines de fermer leurs stands. C'est par exemple le cas de la société Au fil des couleurs, spécialisée dans les papiers-peints, présente au BHV depuis dix ans, et dont les impayés s'élèvent, selon son dirigeant Frank Halard, à 80 000 euros. "La somme n'a pas été réglée mais en plus, nous n'avons aucun élément nous indiquant quand nous serons payés", dénonce le dirigeant. Le chef d'entreprise a dû licencier trois salariés et compte porter l'affaire en justice. Selon lui, de nombreuses marques font face aux mêmes difficultés. "C'est le cas de beaucoup de fournisseurs, assure Frank Halard. Quand vous faites un tour au sous-sol, vous vous apercevez que les stands sont à moitié vides. Les fournisseurs n'étant pas payés, ils ne peuvent pas se réapprovisionner. On arrive à une situation catastrophique où on ne trouve plus rien." 
 
Un constat partagé par une salariée interrogée par France Inter et qui souhaite rester anonyme. "On a l'impression de voir un magasin d'après-guerre. En chaussures, en lingerie, vous n'aurez pas les tailles que vous voulez, les collègues se retrouvent à ne plus commander et donc à ne plus avoir de taille. On perd des clients." Pour la direction du BHV Marais, tout cela n'est que "temporaire", avec "de nouvelles marques qui doivent arriver". Les clients, eux, agacés de ne pas trouver ce qu'ils cherchent, se défoulent parfois sur le personnel, épuisé. Selon les informations de France Inter, l'idée d'une grève a même été évoquée la semaine dernière et a été mise en pause pour l'instant.