Et soudain, le cours de danse donné au futur roi s’anime ! Le château de Versailles vient d’acquérir ce tableau mécanique - une rareté - récemment retrouvé dans une collection particulière. Cette huile sur cuivre de 58,7 x 67,5 cm, dotée d’un mécanisme à son verso, a été réalisée vers 1720, probablement par le père Sébastien (né Jean) Truchet. Elle avait été présentée sur place durant la saison hivernale 2022-2023, dans le cadre d’une exposition sur le goût du « Bien-Aimé ».
Cette œuvre vient d’élucider l’existence d’un autre tableau, pareillement non signé, conservé au musée Carnavalet depuis 1897. Lui aussi représente le célèbre enfant, mais cette fois alors qu’il reçoit une leçon de sciences. On sait enfin, par des dessins préparatoires conservés à la Bibliothèque nationale de France, qu’il a existé deux autres scènes similaires, pareillement animées et d’un même format. L’ensemble représentant les diverses activités composant les activités éducatives aux Tuileries, une iconographie jusqu’alors inconnue.
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À la manière d’un petit théâtre, ces tableaux se dévoilent les uns après les autres, jouant les actes successifs grâce à un mouvement d’horlogerie : d’abord la danse, puis l’escrime, ensuite les sciences en présence du cardinal de Fleury, son précepteur, et du Régent, et enfin la chasse. On voit ainsi grandir et s’épanouir le jeune souverain.
S’instruire au « métier de roi »
Les scènes se déroulent entre 1715 – année de nomination de Fleury – et 1720 – date de la première sortie à cheval de Louis XV. L’année 1717 étant celle où, selon la tradition, ce dernier « passe aux hommes » et où commence véritablement l’instruction de son « métier de roi ». Le marquis de Dangeau indique dans ses Mémoires que, précisément, c’est le 7 mai 1720, au château de La Muette, que Louis a effectué sa première sortie à cheval ; le lendemain, on lui permettait enfin de galoper.
Et ce père Sébastien ? C’était un jeune carme d’origine lyonnaise formé dès ses 17 ans à la peinture et qui était très doué pour la mécanique. Avant d’être admis comme membre honoraire de l’Académie des sciences en 1699, il avait inventé d’innombrables machines dans des domaines aussi divers que les mathématiques, l’hydraulique, le graphisme et la typographie. Il a en outre été partiellement en charge de l’instruction mathématique des petits-fils de Louis XIV.