La Banque de France abaisse sa prévision de croissance pour 2025 à 0,7 %

La Banque de France abaisse sa prévision de croissance pour 2025 à 0,7 %

L’économie française devrait néanmoins connaître un regain d’activité en 2026 et en 2027, avec des progressions respectives de 1,2% et 1,3% du PIB. Tof - Photographie / stock.adobe.com

Après l’avoir envisagée à 1,2 %, puis à 0,9 % du PIB, l’institution révise une nouvelle fois à la baisse sa prévision de croissance pour 2025.

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Voilà de quoi faire grimacer le gouvernement. Lui qui, dans sa loi de finances 2025, table sur une croissance de 0,9 % du PIB, doit désormais composer avec une prévision encore moins rassurante. L’activité économique, après avoir progressé de 1,1 % en 2024, devrait ralentir cette année, à 0,7 %, selon les projections intermédiaires de la Banque de France publiées ce mercredi. Comme à l’accoutumée depuis neuf mois, le « mot-clé » pour expliquer cette détérioration est « l’incertitude », commente Olivier Garnier, directeur général des statistiques, des études et de l’international de la Banque de France. À ceci près que celle-ci a changé de nature : après s’être cristallisée sur la difficile adoption du budget, elle s’est reportée sur la menace américaine de droits de douane - mise à exécution ce mardi 12 mars.

Le taux de chômage anticipé reste inchangé

Dans ce contexte, et sur fond de demande mondiale moins dynamique, les investissements et les exportations devraient continuer de se réduire en 2025. Un poids pour la croissance, que la hausse anticipée de la consommation des ménages - portée par la baisse de l’inflation et l’augmentation relative des salaires - ne devrait pas suffire pas à compenser. L’économie française pourrait néanmoins connaître un regain d’activité en 2026 et en 2027, avec des progressions respectives de 1,2 % et 1,3 % du PIB, maintenant à distance le spectre de la récession, rassure la Banque de France. Le taux de chômage anticipé reste quant à lui inchangé : après un pic à 7,8 % en 2025 et 2026, un reflux à 7,4 % en 2027 est attendu.

La détérioration annoncée pour 2025 est d’autant plus notable qu’en septembre dernier l’institution présidée par François Villeroy de Galhau prévoyait une croissance de 1,2 %, avant de l’abaisser à 0,9 % en décembre… Précisément, le chiffre retenu par l’exécutif pour ficeler son objectif de déficit public à 5,4 % du PIB. De quoi compromettre la bonne exécution d’un budget si chèrement acquis ? Olivier Garnier appelle à « se garder de toute arithmétique simpliste »… Il n’en reste pas moins qu’au Trésor, à Bercy, on admet que la prévision de déficit à 5,4 % « reste atteignable, mais est sujette à un risque haussier ».