Le baron de la drogue «Le Professeur», condamné à 15 ans de prison après une saisie de 729 kg de cocaïne en Gironde

La cour d’appel de Bordeaux a prononcé une peine de 15 ans de prison ferme à l’encontre d’Abdel Karim T.. Condamné en première instance à la peine de douze années de prison pour trafic de stupéfiants en état de récidive légale et association de malfaiteurs, il a écopé en appel, jeudi 20 mars, de trois ans supplémentaires d’emprisonnement assortis d’une période de sûreté des deux tiers et d’une amende d’un million d’euros.

L’affaire remonte à janvier 2020. À l’époque, près de 729 kilos de cocaïne avaient été saisis dans la région de Bordeaux. La drogue était dissimulée dans une cargaison de bois venant de Paranaguà, au Brésil, et devait être livrée à Montluçon, dans l’Allier. Mais elle était finalement arrivée par erreur dans une société de Moutussan, en Gironde. Plusieurs équipes lourdement armées en provenance des régions parisienne et lyonnaise avaient été missionnées pour récupérer les stupéfiants d’une valeur estimée à 43.380.000 euros. Les investigations avaient permis aux enquêteurs d’identifier Abdel Karim T. comme le chef de l’opération.

«Ses deux principaux lieutenants ont également été condamnés à 12 et 10 ans d’emprisonnement. La loi prévoit un délai de 10 jours pour former un pourvoi en cassation», écrit Éric Corbeaux, le procureur général, dans un communiqué.

Installé à Dubaï puis interpellé au Liban

Les investigations ont révélé plus globalement que «Le Professeur» dirigeait un trafic international de cocaïne et de cannabis organisé avec plusieurs lieutenants. Déjà condamné pour infractions à la législation sur les stupéfiants, il avait quitté le territoire national pour s’installer à Dubaï, d’où il dirigeait ses activités. Se sachant recherché depuis 2020, il s’était réfugié à Beyrouth, au Liban. Il avait finalement été interpellé par les autorités locales, le 22 mars 2024, et incarcéré dans une prison de Beyrouth, avant d’être extradé vers la France, le 25 juillet dernier.

«Ces condamnations reflètent la détermination de l’autorité judiciaire dans la lutte contre la criminalité organisée et notamment le narcotrafic», assure le procureur général.