Le Venezuela enrôle dans la milice voulue par Maduro pour faire face aux menaces américaines

Des partisans du gouvernement s’engagent dans la Milice nationale suite à l’appel du président vénézuélien Nicolas Maduro à Caracas, Venezuela, le 23 août 2025. Leonardo Fernandez Viloria / REUTERS

Les États-Unis ont lancé une vaste opération antidrogue, déployant des forces navales et aériennes dans les Caraïbes. Trois destroyers vont notamment se positionner au large du Venezuela, dans les eaux internationales.

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Fonctionnaires, femmes au foyer, étudiants, retraités... Il y avait de longues queues samedi au Venezuela pour ce week-end d'enrôlement dans la milice voulue par le président Nicolas Maduro pour contrer une éventuelle invasion américaine.

Les États-Unis ont lancé une vaste opération antidrogue, déployant des forces navales et aériennes dans les Caraïbes. Trois destroyers vont notamment se positionner au large du Venezuela, dans les eaux internationales. Selon des médias américains, Donald Trump prévoit également d'envoyer 4.000 Marines. Une «menace», un plan «immoral, criminel et illégal» pour tenter de le renverser ou d'envahir le pays, estime M. Maduro, qui avec cet enrôlement très médiatisé entend réaliser une démonstration de force à l'adresse de Washington et renforcer la cohésion au sein de ses partisans.

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Cette semaine, M. Maduro avait déjà annoncé un plan spécial de déploiement de 4,5 millions de miliciens. La milice, composée officiellement de 5 millions de personnes est composée de civils mais intégrée dans l'armée. Ses critiques estiment qu'il s'agit d'un corps défendant l'idéologie de l'ex-président socialiste Hugo Chavez, dont Maduro se présente comme l'héritier.

Des paysans armés

Partout dans le pays, ont été mis en place des centres de recrutement, dans les casernes mais aussi dans des bâtiments publics et même au palais présidentiel de Miraflores à Caracas. À la Caserne de la montagne, lieu emblématique qui domine Caracas, où repose la dépouille d'Hugo Chavez (1999-2013), la population fait la queue. «Je suis ici pour servir notre pays», déclare à l'AFP Oscar Matheus, 66 ans, qui a patiemment attendu pour s'enregistrer auprès d'une milicienne en tenue camouflage. «Nous ne savons pas ce qui pourrait arriver, mais il faut se préparer et continuer à résister», ajoute-t-il. «La patrie nous appelle, le pays a besoin de nous», complète Rosy Paravabith, 51 ans.

Une fois l'enrôlement complété, les volontaires passent dans une salle où est projeté un documentaire sur le blocus par les nations européennes du Venezuela en 1902 et 1903, en raison du refus du président de l'époque, Cipriano Castro, de payer la dette extérieure. Le film réalisé en 2017 montre des images d'archives avec des paysans armés ou analysant des cartes. Des navires de guerre sont visibles au loin. Dans la salle suivante, une partie de l'armement est exposée.

Les États-Unis ont déjà réalisé des manœuvres militaires importantes dans les Caraïbes par le passé mais le déploiement «antidrogue» des derniers jours survient quelques jours seulement après le doublement à 50 millions de dollars de la récompense pour toute information conduisant à la capture de Maduro, que Washington accuse de diriger un cartel de narcotrafiquants.

Dans les rues du Venezuela, la possibilité d'une invasion américaine est plutôt prise à légère avec de nombreuses plaisanteries alors que la plupart des experts considèrent peu probable une intervention directe américaine.