Des bijoux aux couleurs des vitraux de Notre-Dame de Paris

Comme les rosaces de la cathédrale, quand la lumière passe à travers ce pendentif, ses couleurs chatoient. Il y a du rouge, du turquoise, du bleu nuit, du vert. Et un effet de transparence digne d’un vitrail miniature, grâce à la technique de l’émail plique-à-jour utilisée pour colorer les dizaines de rayons réguliers qui ajourent l’or. Chaque compartiment est rempli d’une pâte et passé au four pour révéler son éclat. « C’est un savoir-faire ancien, noble et délicat, que nous pratiquons toujours dans notre manufacture de Palaiseau », indique Camille Toupet, directrice artistique d’Arthus Bertrand.

L’émail plique-à-jour est aussi appelé mini-vitrail. Maona Micoud/Antoine Coquel

Les premières médailles d’Arthus Bertrand rendant hommage à la cathédrale de Paris datent des années 1970. L’idée a été retravaillée en 2017, sans occasion vraiment particulière, proposant cinq versions de couleurs et quatre diamètres (entre 590 € et 1 820 €). Quand, deux ans plus tard, l’incendie ravageait l’édifice, par pudeur, le joaillier a remballé dans ses tiroirs ses bijoux. Ils revoient le jour aujourd’hui et rappellent que le manufacturier français entretient des liens étroits avec Notre-Dame de Paris, notamment via son unité de production Pichard-Balme à Saumur, qui fabrique depuis des années des jetons souvenirs du monument. 

« Le design des médailles est librement inspiré des vitraux, ce ne sont pas des reproductions exactes, les lignes ont été simplifiées pour que la couleur et la lumière rendent bien, précise Camille Toupet. Ce sont des pièces haut de gamme dans nos collections, et assez fédératrices car, même si les croyants peuvent y voir évidemment un symbole religieux, son motif est avant tout esthétique, architectural. L’an dernier, j’ai aussi imaginé un modèle tout or, qui s’inspire des rosaces de pierres sculptées et ressemble presque à une pièce ancienne»

Pièces de 50 € de La Monnaie de Paris. Planet One Images/Universal Images Group via Getty Images / Planet One Images

Installée elle aussi sur les quais de la Seine, la Monnaie de Paris rend de son côté hommage à Notre-Dame, avec une série de pièces souvenirs, figurant la façade de la cathédrale d’un côté et l’intérieur de la nef de l’autre. « Nous sommes voisins depuis 250 ans, nous ne pouvions manquer le rendez-vous de la réouverture, souligne son président, Marc Schwartz. Partager les savoir-faire, préserver et faire vivre le patrimoine est au cœur de notre mission. Nous nous réjouissons de participer à cet événement tant attendu et de mettre à l’honneur celles et ceux qui ont contribué à ce chantier exceptionnel. » Rondes ou en ogive, en or ou en argent, toujours en édition limitée et numérotées (à partir de 305 €), elles affichent, côté pile, l’inscription « Rebâtir Notre-Dame » au milieu de lignes entrecroisées qui évoquent un échafaudage. Côté face, les illustrations réalisées par l’artiste Arthur Bonifay mettent en valeur les artisans ayant permis la reconstruction, charpentiers, grutiers, maçons, tailleurs de pierre, échafaudeurs…

Médaille en or et nacre de la Manufacture Mayaud. De Agostini via Getty Images / SDP

Outre bijoux et médailles fantaisie qui font fureur en ce moment sur la boutique en ligne de l’édifice, signalons un joli modèle ajouré, cerclé d’or imaginé par Manufacture Mayaud, fabricant français spécialiste entre autres de la dentelle de nacre, relancé il y a trois ans après avoir racheté outils et matrices d’anciens ateliers de Saumur. Dans un autre style, il faut citer aussi les nombreuses médailles à l’effigie de la fameuse Vierge à l’Enfant de Notre Dame de Paris (Maison Gabriel, Laudate…), statue miraculeusement rescapée de l’incendie et réinstallée dans la cathédrale à l’issue d’une procession mi-novembre.