Lydia Guirous visée par une procédure de licenciement après des accusations de «management toxique» à la préfecture de Gironde
Lydia Guirous, ancienne porte-parole du parti Les Républicains, fait l'objet d'accusations de «management toxique» au sein de la préfecture de la Gironde, a-t-on appris samedi auprès d'un syndicat et du ministère de l'Intérieur qui a engagé une procédure de licenciement.
Nommée en 2023 à Bordeaux à un poste nouvellement créé de préfète déléguée à l'égalité des chances, l'ancienne responsable politique est visée par six signalements pour risques psycho-sociaux, a précisé Force Ouvrière, confirmant des informations du quotidien régional Sud Ouest.
Un compte-rendu du rapport d'un médecin du travail, révélé par le journal et consulté par l'AFP, fait état d'un «management toxique» et d'un «risque suicidaire avéré» parmi des agents.
«Le préfet, en lien avec le ministère de l'Intérieur, a pris les mesures de protection et de sauvegarde des personnels», a déclaré à l'AFP la préfecture de la Gironde, selon laquelle les subordonnés de Lydia Guirous ont été directement rattachés au préfet.
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Le ministère de l'Intérieur a indiqué pour sa part à l'AFP avoir engagé une procédure de licenciement à l'encontre de l'ancienne porte-parole de LR. Le retrait de son statut de préfète est soumis, lui, à une éventuelle décision en Conseil des ministres.
Dans un communiqué transmis au journal Sud Ouest, Lydia Guirous répond avoir «toujours porté la plus grande attention à (ses) équipes», réclamant une «procédure contradictoire» pour «rétablir la vérité».
«J'ai alerté à plusieurs reprises sur la situation difficile, conséquence de la création de mon poste sans moyens dédiés. Sans obtenir de réponse. Il est difficile d'accepter qu'après tant d'alertes, on me rende responsable de tous les maux», s'est-elle défendue.
Lydia Guirous, 40 ans, née à Tizi-Hibel (Algérie), avait été candidate aux législatives 2012 à Paris sous l'étiquette du Parti radical, avant de rejoindre Les Républicains (ex-UMP) avec la bénédiction de l'ancien président Nicolas Sarkozy. La jeune femme d'origine kabyle est ensuite devenue porte-parole de ce parti en juin 2015, puis éditorialiste, notamment sur la chaîne CNews.
En 2023, profitant d'une réforme de la haute fonction publique visant à ouvrir l'administration préfectorale à d'autres profils, l'essayiste spécialiste de la laïcité, qui avait publié en 2014 «Allah est grand, la République aussi», a été nommée en Gironde.
Peu après, elle a été épinglée par le Canard Enchaîné pour avoir «mobilisé» le personnel du rectorat de Bordeaux pour inscrire ses deux enfants dans des écoles girondines, mais aussi leur trouver des activités extra-scolaires.