Guerre à Gaza : supprimer le financement de l’Unrwa serait « disproportionné et dangereux » selon le chef de la diplomatie européenne

Selon Israël, certains employés de l’Unrwa, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, auraient participé à l’attaque du 7 octobre du Hamas. En réaction aux accusations israéliennes, une douzaine de pays, dont d’importants donateurs comme les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède ont annoncé suspendre leur financement à l’agence, laquelle s’est dite menacée de devoir cesser ses activités « d’ici fin février ».

Supprimer le financement de l’Unrwa serait « à la fois disproportionné et dangereux » et « mettrait en danger des centaines de milliers de vies », a déclaré dimanche 4 février le chef de la diplomatie européenne, Joseph Borell.

Enquête et soutien

« L’agence a pris des mesures immédiates et a ouvert une enquête », a souligné Josep Borrell dans un article. « Les allégations contre le personnel de l’Unrwa sont graves et aucun responsable ne devrait rester impuni. Cependant, l’Unrwa a réagi immédiatement et les contrats des membres du personnel accusés ont été résiliés », a-t-il ajouté. L’Union européenne a, elle, réclamé un audit sur le fonctionnement de l’Unrwa, précisant qu’elle déciderait de la suspension de son financement en fonction des résultats de l’enquête ouverte par l’ONU. Josep Borrell s’est dit « convaincu qu’elle sera complétée par le lancement d’une enquête externe indépendante avant que le prochain paiement de la Commission européenne soit dû à la fin du mois ».

Selon la chaîne de télévision britannique Sky News, qui a eu accès au rapport des services secrets israéliens mettant en cause l’Unrwa, de nombreuses accusations formulées par Israël « ne sont étayées d’aucune preuve et plusieurs autres, même si elles étaient vraies, n’impliquent pas directement l’Unrwa ». En réaction au boycott partiel de l’Unrwa, plusieurs pays européens continuent à financer l’agence de l’ONU, comme l’Irlande, l’Écosse, le Luxembourg et la Norvège. D’autres ont même augmenté leur contribution : la Slovénie a doublé son financement, l’Espagne l’a triplé, et le Portugal a ajouté un milliard d’euros.