Qu’il est étrange ce sentiment d’être attaché à un lieu comme à une personne, puis d’en être arraché», écrit Thierry Clermont dans son nouveau livre, Vilna Tango, et cette phrase reflète parfaitement - par sa poésie comme par son sens - la relation que l’écrivain entretient avec un art du voyage façonné au fil des années. De Venise (San Michele ) à Cuba (Barroco Bordello) en passant par l’Irlande (La Balade de Galway ) ou New York ( Long Island, Baby ), de récits en fictions, le journaliste du Figaro littéraire se plaît à naviguer «entre les souvenirs intimes et les contrées lointaines» tout en recherchant «cet instant éphémère où la vie rejoint le lieu».
Dans les premières pages de ce récit, fruit notamment de deux séjours en Lituanie, il livre quelques-unes des leçons tirées de ses pérégrinations: «Se retenir d’espérer et se contenter de regarder, d’écouter, de sentir. D’être réceptif et dépossédé. Par simple curiosité, s’ouvrir aux surprises, bonnes ou mauvaises, à l’imprévu.» Un peu…