Top 14 : Antoine Dupont à la rescousse du Stade Toulousain
Cette fois, les vacances sont terminées pour de bon. 106 jours après son récital en finale du Top 14, Antoine Dupont va de nouveau enfiler le maillot du Stade Toulousain en compétition officielle. De retour après la parenthèse enchantée des JO de Paris, ce titre olympique glané avec l'équipe de France à 7 le 27 juillet au Stade de France, les agapes qui s'en sont suivies – du club France aux plateaux télé en passant par Ibiza ou le rôle de porte-drapeau lors de la cérémonie de clôture – et les longs congés payés accordés par son club. Mis à profit, entre autres, pour un passage aux États-Unis, une séance d'entraînement avec la franchise NFL de Los Angeles, les Chargers, des selfies avec les stars LeBron James et Lionel Messi, ou encore une participation remarquée aux Rencontres du Papotin, sur France 2, sans oublier la mise en location de sa maison d'enfance sur Airbnb. Liste de ses activités non exhaustive.
Durant cet été chargé, la star du ballon ovale (et du sport français) a pris part, lors de ses éphémères passages à Toulouse, à deux séances d'entraînement avec ses coéquipiers (les 2 et 10 septembre) sans paraître à court de forme ou en manque de rythme. C'est d'ailleurs ce qui a frappé ses coéquipiers et les observateurs ce lundi quand le demi de mêlée a repris, pour de bon cette fois, le chemin de l'entraînement. «Toto» s'est montré affûté comme s'il n'avait jamais coupé.
« Notre regard sur lui ne change pas. Il ne veut pas, d'ailleurs, qu'on le prenne pour quelqu'un d'autre »
Anthony Jelonch
Quatre séances dans la semaine ont suffi pour le propulser sur la feuille de match pour la réception de Clermont, ce samedi soir, pour le compte de la 6e journée de Top 14. Un retour sans doute précipité par les deux récents faux pas de son équipe. Un revers face à l'UBB (12-16), le premier depuis plus de deux ans à domicile, suivi d'une défaite à Castres (28-23) à l'occasion du derby. Un enchaînement dont le Stade Toulousain n'avait plus l'habitude, pour glisser à la 5e place du classement général.
Pour renouer avec la victoire et retrouver une dynamique positive, quoi de mieux qu'un électrochoc nommé Dupont ? «De par ses performances, Antoine n'est plus à présenter. Mais, en plus de ne pas être à présenter, ce sont les 10 ou 15 % supplémentaires qu'il donne à tous ses partenaires par la confiance qu'il suscite, qu'il génère et qui rejaillit sur les autres. Donc il ne faut pas sous-estimer cette chose-là. Qu'Antoine revienne, c'est évidemment une très bonne chose pour nous tous», a souligné le manager toulousain Ugo Mola jeudi, en annonçant la présence de son meilleur joueur pour cette rencontre.
Le délai était trop juste pour le titulariser mais son apport, depuis le banc, sera déjà précieux. D'autant plus que sa détermination et son enthousiasme ne font pas débat. Antoine Dupont revient pour aider son équipe, coéquipier modèle et non superstar blasée. «On connaît tous Antoine, on sait qu'il va garder la tête sur les épaules et que ça ne changera rien pour lui, a assuré son ami Anthony Jelonch. Il sera le même que quand il nous a quittés avant les JO. Notre regard sur lui ne change pas. Il ne veut pas, d'ailleurs, qu'on le prenne pour quelqu'un d'autre».
« Ce n'est pas possible, on n'a pas de chance. Il n'aurait pas pu attendre une semaine ? »
Benjamin Urdapilleta
Un avis corroboré par Ugo Mola. Grosse tête, éparpillement, lassitude ? Autant de tares dont son joueur est à l'abri. «La chance qu'on a, avec Antoine et sa bande, c'est que ce sont des garçons qui gèrent plutôt bien leurs à-côtés, qui ne se polluent pas, ou alors peu, avec les sollicitations extérieures et qui restent des garçons passionnés par leur sport», apprécie le technicien toulousain.
Il y en a cependant qui ne se réjouissent pas du retour de l’idole, ce sont les Clermontois. En l’apprenant, l’ouvreur argentin de l’ASM, Benjamin Urdapilleta, a lâché, mi-rigolard, mi-inquiet : «Ce n'est pas possible, on n'a pas de chance. Il n'aurait pas pu attendre une semaine ?»