Fraude fiscale : "On est face à une industrie de la criminalité organisée", assure Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics
Le fisc a réclamé 16,7 milliards d'euros aux fraudeurs en 2024, soit un milliard de plus qu'en 2023, récoltant 11,4 milliards d'euros, une augmentation de 800 millions de plus que l'année précédente. "On n'est plus du tout dans le voisin qui ne déclare pas très bien ses revenus, on est face à une industrie de la criminalité organisée, une industrie de la fraude", explique Amélie de Montchalin, la ministre chargée des Comptes publics, invitée du "20 Heures", mardi 15 avril.
"L'objectif pour 2026, c'est qu'on encaisse deux milliards de plus"
La ministre explique que "les manières de faire, de travailler" ont changé, évoquant notamment la mobilisation des "douaniers, contrôleurs du fisc" et de "Tracfin, une organisation qui pour l'État surveille les flux financiers qui partent à l'étranger". "Toutes les fraudes fiscales, sociales, ensemble, c'est 20 milliards d'euros qu'on a détectés, mais c'est surtout 13 milliards d'euros qu'on a encaissés", précise Amélie de Montchalin, qui assure que "MaPrimeRénov', les chèques d'économies d'énergie... Beaucoup de nos dispositifs d'aide ont été détournés par des gens qui sont des criminels".
"Je veux qu'on continue d'encaisser de l'argent car c'est de l'argent qui est volé aux Français", ajoute-t-elle, indiquant que "l'objectif pour 2026, c'est qu'on encaisse 15 milliards, c'est-à-dire deux milliards de plus". "C'est une manière de résoudre les enjeux de déficit sans augmenter les impôts", estime Amélie de Montchalin.
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