Agression à la gare de Lyon : l’assaillant présenté à un juge d’instruction ce mardi
Après 48 heures de garde à vue et un passage à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris, Kassogue S. va être présenté à un juge ce mardi en vue de sa mise en examen. Le Malien de 32 ans a été interpellé samedi matin après avoir blessé trois personnes à la gare de Lyon. À 7h30, l'assaillant a porté un coup de couteau à un homme au niveau de l’abdomen et deux coups de marteau à la tête. Dimanche soir, son pronostic vital était «toujours engagé», d'après le ministère public. Deux autres personnes ont été blessées, l’une d’entre elles est sortie de l'hôpital samedi soir.
«Des premiers éléments, restant à confirmer, révéleraient que le mis en cause aurait d'abord mis le feu à son sac à dos» avant de s'en prendre aux usagers de la gare, a précisé le parquet samedi. L'homme «a d'abord été maîtrisé par des passants» avant l'intervention de la Suge, la police ferroviaire de la SNCF, qui l'a ensuite remis à la police, a détaillé une source policière, précisant que l'homme «n'aurait pas crié durant son action». Devant les enquêteurs de la police judiciaire, le trentenaire a avoué son intention de «tuer des gens» mais son mobile reste flou.
«L'Afrique ne doit jamais pardonner à la France»
Inconnu des services de police, Kassogue S. est entré en France légalement grâce à un titre de séjour obtenu en 2019 en Italie lui permettant de voyager au sein de l’Union européenne. Il est présenté comme un «musulman pratiquant non radicalisé». À ce titre, il ne figure pas au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).
Dans les heures qui ont suivi son arrestation, les policiers se sont intéressés à un compte TikTok, ouvert au nom de l'assaillant, sur lequel figure un homme noir à lunettes, barbu et cheveux ras. Sur l'une des vidéos, en date du 2 décembre 2023, l'auteur du compte a rédigé cet énigmatique message: «RIP (repose en paix, NDLR) dans trois mois, qu'Allah m'accueille dans son paradis». Dans d'autres vidéos, il exprime son ressentiment à l'égard de la France, faisant référence à l'intervention militaire tricolore au Mali, avec la mention : «L'Afrique ne doit jamais pardonner à la France.» Lors de sa garde à vue, Kassogue S. a de nouveau fustigé le «passé colonial» de l'Hexagone.
Troubles psychiatriques
L’homme a expliqué aux enquêteurs souffrir de troubles psychiatriques. Avant d’arriver en France, «il se trouvait dans la province de Turin où il suivait des soins dans un centre pour la santé mentale», a indiqué dimanche le service de presse de la police nationale italienne. Des médicaments ont été retrouvés sur lui, tout comme un ticket de rendez-vous pour une consultation à l'hôpital de Turin.
Au regard d'un «état psychiatrique incompatible avec la mesure de contrainte», sa garde à vue avait été levée samedi soir pour qu'il soit conduit à l'infirmerie psychiatrique. Après une nuit et une matinée de surveillance médicale, Kassogue S. avait été de nouveau repris en garde à vue avant d'être déféré ce mardi dans la matinée.