Ukraine: un mort, dix blessés dans des frappes russes à Zaporijjia et Kharkiv

Un cessez-le-feu a-t-il vraiment été conclu entre Kiev, Moscou et les États-Unis ? Sur le terrain pourtant, les deux camps font état de frappes, notamment sur des sites énergétiques, malgré le fragile cessez-le-feu négocié avec les États-Unis pour stopper l’attaque sur ces infrastructures.

En parallèle, Américains et Ukrainiens travaillent à parvenir à un accord sur les minerais ukrainiens. Donald Trump pousse pour avoir «un deal» au plus vite, en échange du soutien militaire et financier déjà fourni à l’Ukraine pour faire face à l’invasion russe.

Des frappes russes à Zaporijjia et Kharkiv

Une personne a été tuée et dix autres blessées dans des frappes russes de drones dans les régions de Zaporijjia et de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé des responsables ukrainiens dans la nuit de mardi à mercredi. Un homme de 45 ans est mort et un autre âgé de 44 ans ainsi qu'une femme de 39 ans ont été blessés par un «drone ennemi» qui «a attaqué» des voitures garées devant une maison dans la région de Zaporijjia, a indiqué sur Telegram Ivan Fedorov, le gouverneur militaire de la région.

Dans la ville ukrainienne de Kharkiv, proche de la frontière russe, le maire Igor Terekhov a fait état de huit personnes blessées dans ce que le gouverneur de la région Oleg Synegoubov a décrit, sur Telegram, comme une «attaque massive de drones ennemis».

Samedi soir, six frappes de drones russes avaient déjà visé deux quartiers de Kharkiv, grande ville du nord-est, la deuxième plus peuplée d'Ukraine avant l'invasion russe à grande échelle, provoquant la mort de deux personnes.

Kiev et Moscou se tournent vers Washington

L’Ukraine et la Russie ont affirmé mardi avoir transmis aux États-Unis des informations sur ce que les deux pays présentent comment étant des tirs de l’autre camp contre leurs installations énergétiques, en «violation» du fragile moratoire annoncé par Washington sur les frappes visant de telles infrastructures.

À l’issue de pourparlers distincts en Arabie saoudite, les États-Unis ont diffusé la semaine dernière deux communiqués évoquant un moratoire sur les frappes contre des installations énergétiques en Ukraine et en Russie. Mais aucune date précise n’y était toutefois évoquée, ni aucune condition, et l’Ukraine et la Russie s’accusent mutuellement depuis de violer cet accord incertain.

Mardi, Volodymyr Zelensky en a remis une couche lors d’une conférence de presse: «Je crois que les Russes violent ce qu’ils ont promis aux États-Unis», a-t-il attaqué. Le président ukrainien a expliqué que ses équipes «transmettent presque quotidiennement des informations» sur les frappes russes visant ses sites énergétiques, y compris «aux États-Unis». «Nous constatons que les États-Unis commencent à s’en rendre compte», a-t-il assuré, appelant l’administration de Donald Trump à «accroître la pression des sanctions» visant la Russie, pour frapper le Kremlin au porte-monnaie.

Berlin exclut toute relance du gazoduc Nord Stream 2

La ministre allemande des Affaires étrangères a exclu mardi toute remise en route du projet de gazoduc Nord Stream 2 pour approvisionner l’Europe en gaz russe, une question évoquée récemment par Moscou. «La mauvaise décision concernant Nord Stream 2 nous a coûté cher en tant que société allemande», a déclaré Annalena Baerbock lors d’une conférence de presse avec le président Volodymyr Zelensky. «Nous avons payé des milliards d’euros pour cela et il est donc tout à fait clair que cet oléoduc ne peut pas être réactivé», a dit la cheffe de la diplomatie sortante.

«C’est une décision qui est entre les mains des Allemands, cette décision a été prise par le précédent gouvernement fédéral» du chancelier social-démocrate Olaf Scholz, «également en accord total» avec le parti conservateur qui a remporté les élections législatives de fin février, a-t-elle dit. Principale voie de transit du gaz russe vers l’Europe, les deux gazoducs mesurant 1.200 km de long chacun et reliant la Russie à l’Allemagne par la mer Baltique sont à l’abandon depuis des explosions en septembre 2022 les ayant rendus inopérants.