Sept dirigeants sportifs visés par des signalements pour parjure
La commission d’enquête parlementaire sur les défaillances (violences sexistes et sexuelles, malversations et problèmes de gouvernance) des fédérations françaises de sport l’avait promis : elle a effectué en tout sept signalements au parquet pour parjure, selon les informations du Monde. « Après avoir mené quatre-vingt-dix auditions d’acteurs du mouvement sportif (dirigeants et cadres de fédération, élus, associations) sous serment, cette commission a relevé moult approximations, omissions volontaires, mensonges, versions à géométrie variable » indique ainsi que le quotidien.
Le président de la Fédération française de tennis (FFT), Gilles Moretton, est ainsi soupçonné de s’être parjuré concernant des éléments financiers. Ses homologues de l’équitation (FFE), Serge Lecomte, et des sports de glace (FFSG), Gwenaëlle Noury, ainsi que l’ex-patron de la Fédération française de judo et disciplines associées (FFJDA) et actuel secrétaire général de la Fédération internationale de judo, Jean-Luc Rougé, le directeur juridique de la Fédération française de football (FFF), Jean Lapeyre, et le directeur général de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), Fabien Canu sont également ciblés, suspectés de n’avoir pas dénoncé des faits de violences sexuelles et sexistes dont ils auraient eu connaissance. La rapporteuse de la commission, Sabrina Sebaihi (députée écologiste des Hauts-de-Seine), a confirmé à Mediapart ces signalements et a précisé qu’un septième signalement était intervenu, visant Nadir Allouache, le président de la Fédération française de kickboxing, muay-thaï et disciplines associées.
« Ceux qui ont menti devront en rendre compte »
Rencontrée en Septembre par l’Humanité, soit deux mois après l’ouverture de la commission d’enquête parlementaire sur les dysfonctionnements dans le mouvement sportif, Sabrina Sebaihi expliquait déjà que « les personnes auditionnées, quand elles parlent du mouvement sportif, parlent parfois de secte ou de gang. C’est un milieu en vase clos, où tout le monde se connaît, où les gens se protègent, il faut briser l’omerta et libérer la parole. Les personnes qui se sont exprimées ont parfois été sanctionnées. Il y a une toute-puissance des fédérations. C’est difficile de leur imposer des choses. Les entraîneurs sont intouchables. » Difficile de ne pas lui donner raison au vu des nombreux soupçons de parjures.
« Nous l’avions annoncé : l’impunité c’est terminé. La complaisance avec les VSS aussi. (…) Ceux qui ont menti devront en rendre compte et être sévèrement punis. D’autres suivront », promet la députée dans un post sur X (ex-Twitter). Au terme de six mois d’investigations, la commission d’enquête parlementaire des fédérations sportive présentera, le 16 janvier, son rapport de synthèse.