En Espagne, la ville de Torre-Pacheco secouée depuis deux nuits par des émeutes anti-immigrés, après l'agression d'un retraité
Cela fait déjà deux nuits que la ville de Torre Pacheco (Espagne) a sombré dans la violence, agitée par des émeutes anti-immigrés. Plusieurs groupes de personnes ont une nouvelle fois parcouru les rues de la commune avec des bâtons à la recherche de personnes d'origine étrangère, dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 juillet, d'après le quotidien La Opinión de Murcia . Au moins une personne a été interpellée et plusieurs personnes ont été blessées, selon la préfecture, alors qu'un important dispositif policier avait été déployé.
Tout a débuté par la violente agression en pleine rue, mercredi à l'aube, d'un habitant de 68 ans. Ce retraité, prénommé Domingo, a raconté à des médias espagnols, le visage tuméfié, avoir été attaqué par trois jeunes d'origine nord-africaine sans motif apparent. Cette agression, filmée et dont la vidéo a été mise en ligne sur les réseaux sociaux, a poussé la mairie à organiser un rassemblement vendredi après-midi. Cette manifestation, qui se voulait pacifique, a dégénéré en raison de la présence de groupes d'extrême droite qui ont diffusé des slogans anti-immigrés, selon les autorités.
Les autorités lancent des appels au calme
L'un d'eux, baptisé "Deport them now" ("Déportez-les maintenant") a ainsi appelé sur Telegram à une "chasse" aux personnes d'origine nord-africaine. "Si les autres Maghrébins de la commune ne collaborent pas à l'identification des coupables, ils deviendront automatiquement coupables et devront payer", a-t-il écrit.
La situation est à ce point tendue que les autorités espagnoles ont dû lancer des appels au calme dans cette ville de 36 000 habitants. "Torre Pacheco doit retrouver la normalité (...). Je comprends la frustration, mais rien ne justifie la violence", a écrit le président conservateur de la région de Murcie, Fernando Lopez Miras, dans un message posté sur la plateforme X. L'agression du sexagénaire ne restera "pas impunie", a-t-il ajouté. Le maire de la ville, Pedro Angel Roca Ternel, a lui aussi appelé les habitants "au calme", sur la chaîne RTVE, appelant ses administrés à ne pas confondre les "délinquants" avec l'ensemble de la population immigrée, venue "pour travailler".
Dans un message sur le réseau social Bluesky, la ministre de la Jeunesse Sira Rego, membre du parti d'extrême gauche Sumar, a condamné "fermement les persécutions racistes contre les personnes migrantes à Torre Pacheco", mettant en cause le rôle de "l'ultradroite" dans ces émeutes.