«Écartée pour 2025», la taxation des retraités les plus aisés ne doit pas être enterrée, selon la ministre des Comptes publics
«Ce n’est pas un débat pour aujourd’hui», mais «c’est un bon débat». Aurait-on trop vite écarté la proposition de la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet de taxer les retraités les plus aisés pour financer le système de protection sociale ? L’idée, lancée en début de semaine sur un plateau télé, a valu à l’intéressée une fronde immédiate et un désaveu de Matignon. Sa collègue Amélie de Montchalin, ministre déléguée aux Comptes publics, a confirmé qu’une telle mesure «n’est pas prévue» dans le budget 2025, ce vendredi 24 janvier au micro de Franceinfo... Mais appelé à ne pas forcément l’enterrer pour les prochains budgets.
Astrid Panosyan-Bouvet avait avancé mardi que des «taxes et des cotisations pourraient être envisagées sur les retraités qui peuvent se le permettre, en fonction du niveau de pension» pour financer la branche autonomie de la protection sociale, évoquant des pensions de retraite dépassant les 2000 euros, voire 2500 euros mensuels. L’entourage du premier ministre François Bayrou s’était empressé de désamorcer la bombe lancée par sa ministre devant la levée de boucliers qu’elle a suscité dans l’opposition, à gauche comme au RN, et chez les syndicats.
Un «bon» débat, «pour la suite»
«Ce qui est certain, c’est qu’on a dit [pour 2025] que notre boussole c’est : pas d’augmentation des impôts», a rappelé Amélie de Montchalin ce vendredi, estimant toutefois que sa collègue a eu «raison» d’ouvrir un «débat tout à fait légitime». «Pour 2025 c’est écarté, pour la suite, je pense que c’est un bon débat.»
Une nouvelle voix dissonante au sein du gouvernement ? «Ce n’est ni le flou, ni la confusion, a défendu la ministre déléguée aux Comptes publics. Si nous sommes campés sur nos positions rigides, si nous n’ouvrons aucun débat [...], alors le pays est à l’arrêt et rien n’avance.» Et d’affirmer que «c’est le débat que le premier ministre a souhaité mettre sur la table» avec la conférence sur le travail et les salaires, à savoir «comment le travail paye plus, et comment le travail, et pas que le travail, paye la protection sociale».