Liège-Bastogne-Liège 2025 : Tadej Pogacar écoeure à nouveau la concurrence et remporte la Doyenne pour la troisième fois
L'extraterrestre a encore frappé. Car s'il arbore le maillot irisé de champion du monde, il y a de quoi se demander si Tadej Pogacar ne vient pas d'une autre planète. Trois jours après son coup de force inhumain sur la Flèche wallonne, le Slovène a remis cela, dimanche 27 avril, lors de la 111e édition de Liège-Bastogne-Liège, s'offrant ainsi un neuvième Monument en carrière. Alors qu'on lui promettait un duel d'enfer avec Remco Evenepoel, l'ovni slovène a plié l'affaire en quelques coups de pédale dans la côte de la Redoute, à 35 km de l'arrivée quai des Ardennes, à Liège.
Cette attaque, pourtant prévisible, n'a souffert d'aucune contestation au sein d'un peloton impuissant, pas même de la part de Remco Evenepoel, étrangement mal placé à l'entame de la côte de la Redoute, juge de paix de la Doyenne depuis plusieurs années. Après avoir lâché les autres favoris comme s'il s'agissait d'un groupe de cyclotouristes, Tadej Pogacar a filé, seul, vers son troisième sacre sur la Doyenne après ceux de 2021 et 2024. Seuls Eddy Merckx (5), Moreno Argentin (4) et Alejandro Valverde (4) ont fait mieux que l'ovni slovène, qui n'a que 26 ans.
Une facilité déconcertante
"Ça fait du bien de terminer la première partie de la saison comme ça. Je suis très heureux", a apprécié à l'arrivée Tadej Pogacar, vainqueur de son deuxième Monument de la saison après le Tour des Flandres. À l'heure de couper puis de se tourner vers le Tour de France, le champion du monde a de quoi avoir le sourire, après cette septième victoire de la saison pour lui, en 14 jours de course.
Un triomphe qu'il a pu savourer sur le quai des Ardennes, où il a devancé de plus d'une minute Giulio Ciccone (Lidle-Trek) et Ben Healy (EF Education-EasyPost), tandis qu'Axel Laurance (INEOS Grenadiers), premier français, a pris la huitième place (+1'10''). La fin d'un énième numéro en solitaire, de plus de trente kilomètres, que le Slovène n'avait toutefois pas prévu.
"Dans la Redoute j'ai regardé autour de moi, je n'ai vu personne, ça m'a poussé à attaquer", a résumé Tadej Pogacar, interrogé sur la contre-performance de Remco Evenepoel. "Ce n'était pas le plan, mais il y a eu un rythme très soutenu avant la côte de la Redoute. Plein de leaders n'avaient plus de coéquipiers, j'ai voulu tester mes jambes, j'ai fait un petit écart donc j'ai continué. J'avais encore de bonnes jambes après."
Insolent de facilité, Tadej Pogacar avait de si bonnes jambes qu'il n'a même pas eu besoin de se mettre en danseuse pour faire la différence, sous le regard médusé des autres prétendants à la victoire. Assis sur sa selle, le Slovène s'est envolé avant même les pires pourcentages de la côte de la Redoute. Derrière, malgré un sursaut d'orgueil, Remco Evenepoel et les autres battus n'ont jamais semblé en position de revenir sur l'intouchable slovène.