Haïti : Emmanuel Macron doit reconnaître la "dette" de la France, selon l'auteure Monique Clesca
Volker Türk, le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, a récemment prévenu qu'Haïti avait atteint "un nouveau point de crise". Selon lui, plus de 4 000 personnes ont été tuées entre juillet 2024 et février 2025. Des gangs lourdement armés contrôlent une zone située au-delà de la capitale Port-au-Prince. La situation humanitaire s'aggrave et la situation institutionnelle est très fragile.
Invitée sur France 24, Monique Clesca déclareque "les gangs contrôlent la situation et on se dit que les gens au pouvoir doivent être de connivence avec eux puisque tout était prévu et ils annoncent ce qu'ils vont faire".
L'ancienne fonctionnaire de l'ONU considère que l'idée d'organiser des élections en février 2026 est irréaliste. "Nous ne sommes même pas dans une transition, ça porte le nom de transition, mais c'est le même régime avec le même niveau de corruption, d'argent, d'intelligence. La situation sécuritaire a empiré, la situation humanitaire a empiré, la situation économique a empiré".
Monique Clesca affirme notammentque "c'était un échec prévisible" qu'une force internationale mandatée par l'ONU, dirigée principalement par le Kenya, n'arrive pas à maîtriser la spirale de la violence en Haïti.
La militante pro-démocratie fait partie de différentes ONG et l'une d'entre elles se concentre sur la question de la dette prétendument due par la France à Haïti depuis le 19e siècle. À l'approche du 200e anniversaire de l'indemnité qu'Haïti a été contraint de payer par le roi de France de l'époque, Charles X, elle appelle le président français Emmanuel Macron à reconnaître "qu'il y a eu une injustice historique" au sujet de l'indemnité d'indépendance. Monique Clesca suggère la mise en place d'une commission internationale, à la fois haïtienne et française, pour examiner la situation et évaluer les montants des réparations.
Emmanuel Macron peut "faire un acte noble, un acte qui sera peut-être pour la population française un acte héroïque" en choisissant d'y remédier, conclut-t-elle.
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