Incendie à Marseille : tout comprendre au dispositif FR-Alert, utilisé ce mardi dans la cité phocéenne
C’est une alerte qui a permis d’informer de nombreux Marseillais qu’ils devaient rester confinés en raison du violent incendie qui a atteint les quartiers nord ce mardi. Dès qu’une personne entre dans la zone concernée, dans les 15e et 16e arrondissements de la cité phocéenne, il reçoit automatiquement un message «ALERTE FEU DE FORÊT» sur son téléphone, l’alertant de la situation.
«Feu de forêt en cours, aux Pennes-Mirabeau. Quittez le massif forestier immédiatement. Confinez-vous dans un bâtiment en dur. Fermez volets et portes. N’évacuez que sur ordre des autorités. N’encombrez pas le réseau routier. Conducteurs sur autoroutes, poursuivez votre chemin. Appelez le 18 ou 112 uniquement en cas d’urgence. Respectez les consignes des autorités diffusées à la radio, la télévision, sur les médias sociaux et sites institutionnels», précise le message.
Passer la publicitéIl y a plus d’un an déjà, en mai 2024, un million de Parisiens avaient reçu une notification sur leur smartphone, accompagnée d’un bruit strident, indiquant une «alerte extrêmement grave». L’urgence n’en était pas une : il s’agissait en réalité d’une simple invitation à se rendre sur la nouvelle plateforme officielle des Jeux olympiques de Paris 2024 afin d’obtenir un QR code pour circuler librement dans Paris lors de la cérémonie d’ouverture.
Derrière ces initiatives - heureusement rarissimes - se cache le dispositif FR-Alert, déployé depuis 2022. Mais comment fonctionne-t-il ? Quelles données personnelles sont recueillies ? Peut-on désactiver ces notifications ? Le Figaro fait le point.
Qu’est-ce que FR-Alert ?
Ce système d’alerte des populations «permet d’envoyer des notifications sur les téléphones portables des personnes présentes dans une zone confrontée à un danger», détaille le site du ministère de l’Intérieur. Plusieurs informations peuvent être partagées, notamment sur la nature du risque, l’autorité qui diffuse l’alerte, la localisation du danger ou encore l’attitude à adopter.
Si certains tests sont encore à l’œuvre dans certaines régions, FR-Alert est opérationnel dans l’Hexagone et en outre-mer depuis juin 2022. «La fin de l'alerte fera également l'objet de l'envoi d'une notification», précise la page dédiée du ministère.
Quels événements sont concernés ?
Les notifications de ce système d’alerte concernent de multiples événements, à commencer par ceux naturels, comme les inondations, les tempêtes, les cyclones, les incendies, les tsunamis ou encore les éruptions volcaniques. Les incidents biologiques, chimiques, technologiques et industriels sont également concernés. À cela s’ajoutent les événements sanitaires comme les épidémies, les pandémies ou les incidents gastro-alimentaires. Les attaques terroristes et les entraves «graves» à la sécurité publique font aussi partie des alertes qui peuvent être envoyées sur les smartphones.
Passer la publicitéLes Jeux olympiques sont apparus comme un ovni dans cette liste ; l’utilisation de cet outil pour l’événement sportif a donc fait polémique l’été dernier. Interrogé à ce sujet, le ministère de l’Intérieur avait répondu à l’époque qu’il s’agissait «d’un message d’information». «C’est une alerte envoyée dans les périmètres de sécurité et leurs abords pour informer largement de l’ouverture de la plateforme», se justifiait le ministère. «Ce n'est pas un test. C'est une information», poursuivait la Place Beauvau, ajoutant : «À événement exceptionnel, dispositif exceptionnel».
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Quel est son fonctionnement ?
FR-Alert combine deux technologies, à commencer par la diffusion cellulaire. Concrètement, il s’agit de la «diffusion d’une notification qui s’affiche sur l’écran du téléphone en quelques secondes et qui peut-être accompagné d’un son intrusif». Pour envoyer cette information rapidement, FR-Alert utilise les ondes radio diffusées via les antennes de télécommunication, qu’elle transmet sur un canal dédié. À cela s’ajoute la technologie des SMS géolocalisés qui, eux, «arriveront ultérieurement», précise le ministère.
Grâce à la technologie de diffusion cellulaire, les touristes étrangers peuvent, eux aussi, recevoir les notifications sur leurs téléphones portables, à condition de détenir un forfait mobile. «Les notifications peuvent être diffusées en plusieurs langues, notamment lorsqu’elles concernent des zones connues pour leur fréquentation touristique», souligne le ministère de l’Intérieur. En outre, l’utilisation de ces deux technologies permet de les combiner, selon les autorités : la diffusion cellulaire est plus immédiate et fonctionne sur la 4G, quand celle par SMS géolocalisés fonctionne sur la 2G, 3G et 4G, mais elle «peut prendre plus de temps».
Les données personnelles sont-elles utilisées ?
Le ministère de l’Intérieur n’a pas accès aux numéros de téléphone mobiles ni à leur géolocalisation puisque cette technologie repose sur l’envoi de l’alerte via les antennes relais des opérateurs de téléphonie. Ce sont donc ces derniers qui «détiennent une localisation approximative des téléphones pour pouvoir faire parvenir les appels, les SMS et les flux de données» sur les téléphones. Le ministère rappelle toutefois que ces opérateurs sont en conformité avec le Règlement général sur la protection des données, «qui protège et encadre l’accès aux données personnelles et notamment celles de localisation».
Comment recevoir ces alertes et les désactiver ?
Pour recevoir les alertes, aucune action n’est à réaliser, ni inscription, ni téléchargement d’application. Et «peu importe l’endroit dans lequel vous vous trouvez et le téléphone portable que vous utilisez», mentionne le site du ministère de l’Intérieur. Les notifications s’affichent même si le téléphone est verrouillé, mais elles n’apparaissent pas sur les téléphones éteints ou en «mode avion».
Passer la publicitéQuatre niveaux d’alerte peuvent être envoyés, à commencer par le 1, niveau maximal. Les utilisateurs ne peuvent pas désactiver l’outil pour ce niveau, tous les mobiles détectés par les antennes-relais d’une zone sélectionnées affichent ainsi le message. Les niveaux 2 (dans lequel était classée l’alerte du lundi 13 mai), 3 et 4 peuvent, eux, être désactivés par les utilisateurs. Pour les systèmes iOS utilisés par les iPhone, il suffit de se rendre dans les réglages et le menu «Notifications» et de désactiver les alertes. Sur Android, même principe, en se rendant dans les réglages, le menu «Sécurité et urgences» puis «Alertes de crise».
Ce système est-il répandu en Europe ?
Dans l’Union européenne, la plupart des États membres ont choisi l’une des deux solutions de diffusion d’alerte par la téléphonie mobile. L’Espagne, l’Italie, le Danemark et la Grèce ont ainsi recours à la diffusion cellulaire, tandis que l’Irlande, la Pologne et la Suède utilisent les SMS géolocalisés. L’Allemagne et la Finlande disposent quant à eux d’applications mobiles que doivent télécharger leurs citoyens.