«C’est quand même embêtant, on aimerait bien pouvoir visiter» : le shutdown frustre des touristes en vacances à Washington
La paralysie budgétaire entraîne chômage technique pour des centaines de milliers d’agents fédéraux et fermetures en série de sites symboliques à Washington.
Passer la publicité Passer la publicitéLe moment est mal choisi pour visiter les États-Unis. Un groupe de scolaires a été accueilli mercredi 1er octobre au Congrès américain par des portes closes et un panneau annonçant la fermeture du bâtiment, conséquence de la paralysie budgétaire aux États-Unis et son lot de fermetures d'agences et de services fédéraux non-essentiels. Plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires sont au chômage technique au premier jour du shutdown et de fortes perturbations sont attendues pour les usagers des services publics.
Cami Hamlin, directrice d'une école de Géorgie, dans le sud du pays, a emmené ses élèves à Washington lors d'un voyage scolaire pour leur faire découvrir la capitale. «C'est malheureux, car on a appris aux enfants à faire leur propre budget», ironise-t-elle, alors que le grand écart persiste sur l'adoption d'un texte budgétaire entre les camps républicain et démocrate, lesquels s'accusent mutuellement d'être responsables de la situation. Autour d'elle plusieurs dizaines de touristes qui ont également été éconduits.
Passer la publicitéLes conséquences du shutdown, inédite depuis sept ans et qui est très impopulaire aux États-Unis, se feront particulièrement sentir à Washington, capitale fédérale où se concentre la majorité des agences gouvernementales et ministères. Mercredi, des sites symboliques et prisés des touristes, comme le Washington Monument, étaient fermés pour manque de personnel. D'autres lieux, notamment les musées Smithsonian et le zoo, resteront ouverts jusqu'à la semaine prochaine grâce à des fonds alloués les années précédentes.
«Nous n’aurions jamais dû en arriver là»
Martine Ruaud et son mari Jean-Luc sont venus aux États-Unis en provenance de Bordeaux et ont prévu de passer trois jours à Washington. Cette Française de 62 ans espère que le shutdown sera levé avant la fin de leur séjour. «Il y a tellement de choses à voir, et si les touristes ne peuvent pas venir parce qu'il n'y a pas de personnel... c'est quand même embêtant parce qu'on aimerait bien pouvoir visiter», regrette-t-elle. «Ce serait dommage que le pays se referme sur lui-même».
Donald Trump n'est pas étranger aux shutdowns puisque le dernier remonte à son premier mandat, de décembre 2018 à janvier 2019, soit un record de 35 jours. Les républicains veulent une extension du budget actuel jusqu'à fin novembre quand les démocrates exigent la prolongation de programmes publics d'assurance santé pour les plus démunis. Terese Johnson, en vacances à Washington avec son fils, ne cache pas sa déception face au comportement d'élus qui n'ont pas réussi à s'entendre pour éviter la paralysie même si elle soutient les démocrates face à Donald Trump.
«Je pense que notre gouvernement doit apprendre à travailler ensemble pour le peuple», affirme cette Californienne de 61 ans. «Cela aurait dû être résolu il y a longtemps, nous n'aurions jamais dû en arriver là», regrette-t-elle.