Émissions de CO2 : la France trouve des alliés pour s'opposer aux amendes contre les constructeurs auto en 2025

Émissions de CO2 : la France trouve des alliés pour s'opposer aux amendes contre les constructeurs auto en 2025

La France a été rejointe dans son combat par d’autres pays européens. Yves Herman / REUTERS

Plusieurs pays européens demandent un assouplissement des sanctions qui pourraient toucher les constructeurs à partir de l’année prochaine.

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La France n’est plus seule. L'Italie et plusieurs pays européens ont fait monter la pression à ses côtés mardi à Bruxelles pour s'opposer aux éventuelles amendes qui pourraient sanctionner les constructeurs automobiles, en cas de non-respect des objectifs de réduction des émissions de CO2 en 2025 au sein de l'Union européenne. La France avait ajouté ce point à l'ordre du jour d'une réunion des ministres de l'Environnement de l'UE. 

Tout en défendant les objectifs de réduction de CO2, la ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a appelé à «des flexibilités et des ajustements», afin de ne pas pénaliser les constructeurs européens face à la concurrence internationale. Ces amendes constitueraient une «approche contre-productive» qui «fragilise notre industrie et n'accélère pas l'électrification» des véhicules, a-t-elle affirmé.

«Ces pénalités limiteraient la capacité de l’industrie à réinvestir»

Plusieurs pays sont allés dans le même sens dont l'Italie, qui estime que ces «pénalités limiteraient considérablement la capacité de l'industrie à réinvestir dans l'innovation». Les Tchèques et les Slovènes ont défendu la même position, selon deux diplomates européens. Le commissaire européen chargé du climat, Wopke Hoekstra, a indiqué qu'il allait faire remonter les interventions des différents Etats membres, sans se prononcer sur le fond. Début novembre, la Commission européenne avait jugé «prématuré» ce débat. «On va voir fin 2025 combien de voitures ont été vendues, quelles sont les émissions», avait indiqué un porte-parole.

Mais en pleine crise du secteur automobile européen, le lobby des constructeurs a réclamé une concertation avec la Commission «en urgence» afin d'éviter ces amendes, en invoquant l'érosion des ventes de véhicules électriques. Les constructeurs automobiles doivent respecter une moyenne annuelle d'émissions par voiture vendue en Europe. Cette norme dite CAFE (Corporate Average Fuel Economy) les oblige à vendre progressivement des véhicules de moins en moins polluants. Elle a été globalement respectée jusqu'ici, mais doit franchir un nouveau palier à partir de janvier, avec un durcissement des règles et des sanctions. 

Fin novembre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis de lancer prochainement «un dialogue stratégique» sur l'avenir de l'industrie automobile européenne, en pleines turbulences. Au nom de la transition écologique, l'UE a prévu d'interdire en 2035 la vente de véhicules thermiques neufs.