« Le vécu des Juifs en France doit être entendu », estime Jonas Pardo, directeur de la Boussole antiraciste

L’antisémitisme à la vie dure et il ôte la vie. Treize personnes juives ont été tuées, depuis 2020, du fait de ce trait de leur identité, parfois dans des attentats terroristes, parfois dans le cadre de crimes crapuleux. Pour combattre ce fléau, Samuel Delor et Jonas Pardo ont rédigé un « Petit manuel de lutte contre l’antisémitisme » qui donne des clefs pour comprendre ce que sont le judaïsme et l’antisémitisme, hier et aujourd’hui.

En outre, Jonas Pardo, que nous avons rencontré alors qu’il organisait un colloque en hommage aux victimes de l’Hyper Cacher (attentats de 2015) est un militant écologiste, syndical, l’un des initiateurs du collectif de juifs de gauche Golem et le directeur de la Boussole antiraciste, une association qui dispense des formations sur toutes les formes de racisme auxquelles peuvent être confrontés les résidents de notre pays.

Comment êtes-vous passé de la lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes à celle contre l’antisémitisme ?

J’ai commencé à m’intéresser à l’antisémitisme il y a dix ans, au moment de la tuerie à l’Hyper Cacher. J’ai compris que de nombreux camarades tenaient des paroles de compassion non pas à l’endroit des victimes, mais des tueurs sur le mode « étant donné ce que fait Israël aux Palestiniens, quelque part on comprend que des types s’en prennent à des Juifs en France ». J’ai alors compris qu’il y avait un problème dans mon

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