Bolsonaro, Abe, Fico... Avant Trump, ces dirigeants visés par des tentatives d’assassinat

Au Brésil, au Japon, en Slovaquie, au Venezuela... Avant l’attaque qui a visé l’ancien président américain et candidat à la présidentielle Donald Trump ce samedi 13 juillet, lors d’un meeting en Pennsylvanie, plusieurs chefs d’État ou de gouvernement, en poste ou retirés de leurs fonctions, ont été visés récemment par des tentatives d’assassinat. Et si certains, comme Donald Trump, s’en sont sortis de justesse, d’autres n’ont pas eu cette chance.

Mai 2024. Robert Fico, premier ministre slovaque blessé par balles

Robert Fico évacué après avoir été blessé par balles en mai. - / AFP

Quelques mois après son arrivée au pouvoir, le premier ministre populiste slovaque Robert Fico, 59 ans, est victime d’une tentative d’assassinat alors qu’il sort d’une réunion gouvernementale à Handlova. En pleine déambulation au milieu de la foule, le 15 mai dernier, il est touché par quatre balles. Hospitalisé dans un «état grave» et opéré d’urgence, il n’a pu sortir que deux semaines plus tard.

Début juin, Robert Fico a annoncé «pardonner» à l’assaillant - un poète de 71 ans - estimant qu’il n’était qu’un «messager du mal et de la haine politique» entretenus par l'opposition en Slovaquie.

Juillet 2022. Shinzo Abe, l’ancien premier ministre du Japon, assassiné en plein meeting

Shinzo Abe n’était plus au pouvoir lorsqu’il a été visé pendant un meeting électoral en juillet 2022. L’ancien premier ministre nippon prononçait un discours à la tribune dans la ville de Nara lorsqu’il a été blessé par balles. Les images de l’ex-dirigeant, allongé au sol, la chemise arrachée pour permettre le massage cardiaque et le corps ensanglanté, ont fait le tour du monde. Transporté à l’hôpital, il succombe à ses blessures quelques heures plus tard.

Le suspect, aussitôt arrêté et désarmé, était un ancien membre de la Force maritime d’autodéfense. Il avait justifié son acte par les liens supposés de Shinzo Abe avec une secte à laquelle sa mère avait donné beaucoup d’argent. L’attaque avait choqué un pays à la réglementation extrêmement stricte sur les armes à feu.

Septembre 2018. Jair Bolsonaro, poignardé avant la présidentielle au Brésil

Jair Bolsonaro, poignardé lors d’un meeting en 2018. RAYSA LEITE / AFP

Alors candidat d’extrême droite à la présidence du Brésil, Jair Bolsonaro est lui aussi visé par une attaque en septembre 2018. Un mois avant l’élection, il traverse la foule lors d’un meeting, juché sur les épaules de sympathisants, quand il est poignardé à l’abdomen. La tentative d’assassinat, filmée par des téléphones portables, est largement relayée.

L’assaillant, âgé de 40 ans, est rapidement arrêté et explique avoir agi «sur ordre de Dieu». Déjà en tête des sondages à l’époque, Jair Bolsonaro sera élu, quelques semaines plus tard, président du Brésil. Il garde néanmoins des séquelles et a encore subi deux opérations en ce sens en septembre 2023.

Nicolas Maduro, l’attentat raté contre le président vénézuélien

Le président du Venezuela Nicolas Maduro prononce un discours lors d’une cérémonie militaire à Caracas le 4 août 2018 quand se produit une attaque de drones explosifs. Le chef d’État s’en sort indemne, puis accuse Juan Manuel, le président colombien, d’être derrière l’attentat. Un groupe rebelle vénézuélien aurait également revendiqué l’attaque, dont les circonstances n’ont jamais vraiment été éclaircies, faute au climat de censure régnant dans le pays.

Emmerson Mnangagwa, le président du Zimbabwe qui a «l’habitude»

Le président du Zimbabwe quitte la tribune d’un meeting politique à Bulawayo en juin 2018 quand explose une bombe qui fait plusieurs blessés. «Ça a explosé à quelques centimètres de moi, mais ce n'était pas mon heure !», a réagi Emmerson Mnangagwa quelques minutes après l’attaque dont il est sorti indemne, rapportait TV5 Monde. Sans porter d’accusation précise sur les responsabilités supposées de cette tentative d’assassinat, il a préféré philosopher : «Ce n'est pas la première atteinte à ma vie, j'ai l'habitude, c'est normal.»