Jeff Bezos «très optimiste» pour le second mandat de Donald Trump, malgré des années de querelles

Les milliardaires aussi savent changer d’avis. Ancien adversaire de Donald Trump, Jeff Bezos a fait l’éloge du président élu des États-Unis mercredi lors d’une interview sur la scène du sommet DeelBook, un événement organisé par le New York Times. Le fondateur d’Amazon apprécie tout particulièrement «l’énergie» qu’emploie le républicain pour déréguler le pays. «Si je peux l’aider, je le ferai, il y a trop de réglementations dans ce pays», a affirmé Bezos, qui a salué le rôle confié à Elon Musk dans l’administration Trump. Particulièrement actif durant la campagne présidentielle et soutien financier de premier plan, le fondateur de X, Tesla et SpaceX a été placé à la tête d’un département de l’efficacité gouvernementale, où il aura pour mission de «démanteler la bureaucratie gouvernementale, couper dans les dépenses inutiles et restructurer les agences fédérales» selon le communiqué de sa nomination.

Ce ralliement de Jeff Bezos à la cause de Donald Trump est d’autant plus surprenant que les deux hommes n’ont eu de cesse de se quereller entre 2016 et 2020, durant le premier mandat du républicain, sur des sujets aussi variés que les impôts d’Amazon ou les articles à charge dans le Washington Post, propriété de Bezos. Mais Trump a «mûri» ces dernières années, selon Bezos. «Il est plus calme qu’il ne l’était lors de son premier mandat, plus confiant, plus posé», a-t-il poursuivi.

Le nouveau rôle «prometteur» d’Elon Musk

Le fondateur d’Amazon s’était toujours refusé à exposer publiquement ses opinions politiques, jusqu’à refuser que le Washington Post ne se positionne en faveur d’un candidat durant la dernière campagne présidentielle. Une décision vivement critiquée, en rupture avec la pratique du journal ces dernières décennies, et alors que le comité éditorial avait rédigé un projet de soutien à la vice-présidente Kamala Harris. Si 250.000 lecteurs ont depuis décidé d’annuler leur abonnement, Jeff Bezos se dit «fier» de ce choix «loin d’être lâche». «Le Post couvre tous les présidents de manière très agressive et continuera à le faire», a-t-il assuré. En réaction aux menaces répétées de Donald Trump envers les médias américains, il affirme vouloir lui faire «abandonner l’idée selon laquelle la presse serait l’ennemi».

La volte-face de Jeff Bezos à propos d’Elon Musk, dont il juge le nouveau département de l’efficacité gouvernementale «prometteur», est tout aussi déconcertante. Les deux hommes, dont la fortune cumulée vaut plus de 500 milliards de dollars, ont bâti des empires rivaux dans plusieurs domaines comme l’intelligence artificielle, les véhicules électriques et les voitures autonomes. Jeff Bezos est également le fondateur du concurrent de SpaceX dans le spatial, Blue Origin. Les deux hommes s’écharpent régulièrement par médias interposés. Bezos a récemment réagi à un post de Musk sur le réseau social X, dans lequel ce dernier affirmait avoir «appris […] que Jeff Bezos disait à tout le monde de vendre ses actions Tesla et Space X parce que Donald Trump allait perdre (la présidentielle américaine) à coup sûr». Réponse du fondateur d’Amazon : «Non. C’est 100% faux.» Les deux milliardaires pourraient avoir prochainement l’occasion d’enterrer la hache de guerre.