Lutter contre les déserts médicaux: des médecins exonérés de cotisations

De nombreux médecins ne sont pas prêts à ranger leur stéthoscope une fois l’âge de la retraite arrivé. Une tendance que le gouvernement de François Bayrou espère renforcer dès cette année. La loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2025, adoptée difficilement en février, prévoit en effet la mise en place d’une exonération de cotisations pour les médecins cumulant leur retraite avec une activité libérale. Un décret publié le 13 août est venu préciser les conditions à remplir pour bénéficier de cet avantage.

Cette exonération ne concernera toutefois qu’une minorité de soignants. Les seuls praticiens éligibles à ce dispositif sont les médecins libéraux exerçant en cumul emploi-retraite intégral - c’est-à-dire ayant déjà obtenu tous leurs droits à la retraite, après avoir atteint l’âge de départ à taux plein ou suffisamment cotisé pour bénéficier d’une retraite complète.

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Obligation d’exercer dans un désert médical

Leurs revenus annuels ne doivent pas non plus dépasser 70 000 euros. Or, selon les chiffres de la Drees (le service de la statistique rattaché aux ministères sociaux), les généralistes avaient en 2021 un revenu moyen de 98 300 euros, bien que ces derniers se situent dans la fourchette basse des salaires des médecins libéraux (lesquels atteignent en moyenne 417 500 euros pour les radiothérapeutes et 212 700 euros pour les radiologues).

Pour être exonérés, les médecins devront en outre exercer dans des zones d’intervention prioritaire, c’est-à-dire dans les territoires où la désertification médicale est la plus critique. Début avril, le premier ministre avait d’ailleurs dévoilé son plan pour lutter contre les déserts médicaux, avec l’idée choc d’inciter les médecins à effectuer des consultations dans ces zones jusqu’à deux jours par mois, pour faciliter l’accès aux soins de tous les Français.