DÉCRYPTAGE - En pleine crise des agriculteurs, les eurodéputés ont ratifié deux textes honnis par la profession.
À Bruxelles
Les observateurs les plus critiques pourraient voir dans ce hasard de calendrier une énième preuve du cynisme de l’Union européenne. Alors que la crise des agriculteurs a relancé le débat sur l’impact des accords de libre-échange, les eurodéputés ont largement ratifié, jeudi dernier, les deux accords avec le Chili et le Kenya malgré quelques oppositions relayées essentiellement par la gauche radicale et les écologistes.
Ces deux textes, dits «d’association» avec Santiago et de «partenariat économique» avec Nairobi, font partie des dix traités en cours de négociation par l’Union. Celui avec le Chili est une réactualisation d’un texte déjà négocié il y a vingt-deux ans.
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Les nouvelles clauses incluent des références au respect de l’environnement ou des populations indigènes. L’UE y voit surtout l’opportunité de s’octroyer un meilleur accès aux métaux clés, lithium et cuivre, dont le Chili est un gros producteur. L’accord avec le Kenya va aussi faciliter l’approvisionnement européen…