Une «injustice». Lorsque Jeanne*, la cinquantaine aujourd'hui, a divorcé en 2011 du père de ses deux fils, un homme aux revenus importants, elle a découvert que la contribution à l'entretien et à l'éducation des enfants, la pension alimentaire, qu'il allait lui verser, 750 euros par enfant, serait comptée pour elle comme un revenu. Quand son ex-mari allait pouvoir la déduire de son assiette fiscale. Donc payer moins d'impôts. Elle touchait le chômage, «mais un chômage de cadre», et s'est vue imposer davantage.
En 2021, Jeanne a rejoint l'équipe du fonds de dotation «Femmes et avenir» créé par Angélique Gasmi, qui entend «faire de la monoparentalité un grand sujet politique». La défiscalisation des pensions alimentaires est un de leurs combats. Poussée dans le débat public par plusieurs politiques, en tête la députée Modem Aude Luquet et, un temps du moins, Valérie Pécresse, l'idée gagne du chemin. Elle figure dans la proposition de loi transpartisane initiée par le député PS Philippe Brun. Pour la majorité, elle présente un risque : celui de crisper les pères.