À l'Otan, Marco Rubio rassérène les Européens mais confirme qu'ils devront payer plus

"Le président Trump a clairement indiqué qu'il soutenait l'Otan. Nous allons rester dans l'Otan." En quelques mots, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a rassuré, jeudi 3 avril, les pays européens de l'Otan. Une grande partie de l'Europe s'inquiète d'un éventuel désengagement américain.

"Les États-Unis sont aussi actifs au sein de l'Otan qu'ils ne l'ont jamais été. Une partie de l'hystérie et de l'hyperbole que je vois dans les médias mondiaux et dans certains médias nationaux des États-Unis à propos de l'Otan n'est pas justifiée", a affirmé Marco Rubio à Bruxelles, à l'occasion d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance.

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© France 24

Les alliés des États-Unis ont été malmenés depuis le retour du milliardaire américain à la Maison Blanche le 20 janvier. Le Canada est menacé d'annexion par les États-Unis, tout comme le Groenland, territoire autonome du Danemark.

Et les responsables américains ne se privent pas de dénoncer entre eux, comme l'ont révélé leurs échanges sur la messagerie Signal, des Européens "profiteurs", passagers clandestins d'une Alliance à laquelle ils ne paient pas leur dû.

"Je sais qu'il y a eu des propos durs. Je sais que certains alliés, de ce côté-ci de l'Atlantique par exemple, s'inquiètent de l'engagement à long terme des États-Unis vis-à-vis de l'Otan", a reconnu mercredi devant la presse le patron de l'Alliance Mark Rutte, qui n'a de cesse de défendre l'unité de l'Alliance.

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Les États-Unis ne prévoient pas de se retirer "soudainement" du continent européen, et restent totalement engagés au sein de l'Alliance atlantique, a-t-il assuré jeudi.

Marco Rubio n'a d'ailleurs évoqué aucun calendrier concernant une éventuelle diminution de la présence américaine en Europe, selon des diplomates à Bruxelles.

Pression sur les dépenses en termes de défense

Aux côtés de Marco Rubio, Mark Rutte a également vanté les efforts européens en matière de dépenses militaires. "Si l'on considère les centaines de milliards d'euros qui ont été versés au cours des deux derniers mois, il s'agit probablement de l'augmentation la plus importante des dépenses de défense que nous ayons connue au Canada et en Europe depuis la guerre froide, depuis la chute du mur de Berlin", a-t-il assuré en présence du secrétaire d'État américain.

Ce dernier n'a pas commenté ce que Mark Rutte a qualifié de "bonne nouvelle", mais rappelé l'exigence américaine de dépenses accrues en matière de défense.

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"Nous voulons donc partir d'ici en sachant que nous sommes sur la bonne voie, une voie réaliste, pour que chacun des membres s'engage et remplisse sa promesse d'atteindre 5 % des dépenses" en matière de défense par rapport à leur Produit intérieur brut (PIB), a-t-il expliqué. Il a également souligné que cette exigence concernait les 32 pays de l'Alliance, y compris les États-Unis. Washington consacre actuellement quelque 3,4 % de son PIB à ses dépenses militaires.

L'engagement européen est moindre à l'exception de la Pologne qui consacre 4,7 % de son PIB à sa défense, et a promis jeudi d'atteindre 5 % l'an prochain. Mais l'Italie ou l'Espagne sont à moins de 2 %.

Mark Rutte devrait proposer un chiffre autour de 3,5 %, mais aucune décision n'est attendue jeudi ou vendredi. Elle sera en revanche l'enjeu principal du sommet de La Haye en juin, en présence de Donald Trump.

Avec AFP