Très investi auprès des jeunes de quartier, Kévin Naïk, 42 ans, luttait d’arrache-pied pour leur donner «un cadre, des valeurs et des principes» avec son association, qui se voulait garante de « la citoyenneté face au prosélytisme ». Il a été victime une agression d'une violence extrême.
C'est l'histoire, tragique, d'un éducateur de banlieue pas comme les autres. En 2005, au cœur d'une «cité ghetto» de Seine-Saint-Denis qui manque cruellement d'infrastructures, Kévin Naïk crée l'Association Sportive de Villepinte (ASV). Lui qui n'avait pas toujours eu une jeunesse exemplaire s'emploie à encadrer les enfants du quartier : MMA, boxe et soutien scolaire, il fait tout pour éviter qu'ils ne soient happés par la délinquance. Mais le 15 décembre dernier, une agression d'une violence extrême le laisse dans le coma.
À Villepinte, une élue souhaitant rester anonyme plante le décor : «C'est un quartier difficile, déclaré d'intérêt national en 2021, avec une première phase de travaux en cours, explique-t-elle. Un quartier en grande précarité, avec de la prostitution, de la drogue, une suroccupation des logements. Une véritable poudrière du point de vue social». Agent de la ville, Kevin Naïk, 42 ans, y a été «mis à disposition pour intervenir, avec son association, auprès des…