Présidentielle 2027 : Philippe concurrencé par Attal dans la course à la succession de Macron

Édouard Philippe le sait, la route vers la présidentielle de 2027 est encore longue. Considéré depuis son départ de Matignon comme le favori du bloc centriste, le maire du Havre doit toutefois tenter de conserver son leadership à trois ans de l’échéance. La semaine dernière, l’ancien premier ministre déclarait dans La Tribune Dimanche : «La compétition ne me fait pas peur». Pourtant, au fil du temps, des enquêtes d’opinion et des remaniements, sa stature s’érode quelque peu.

Dans un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, l’ancien premier ministre est toujours perçu comme étant le meilleur candidat de la majorité pour la prochaine présidentielle. Près de la moitié des Français (49%) le décrivant comme étant un «bon candidat», soit un point de moins qu’en septembre 2023. Toutefois, Gabriel Attal réalise une percée fulgurante (+15 points depuis septembre) et revendique désormais 44% d’opinion favorable. Les deux hommes devancent très largement les autres «poids lourds» du camp Macron, Bruno Le Maire (30%), Gérald Darmanin (23%) et François Bayrou (19%).

Pour l’heure, dans le match pour apparaître comme le plus «présidentiable», Édouard Philippe conserve l’avantage. En plus d'être perçu comme le meilleur candidat, il est aussi considéré pour 40% des Français comme étant le plus «capable de faire un bon président de la République», loin devant Gabriel Attal (19%). En ce qui concerne la «compétence», «l’honnêteté», la «solidité» et le «charisme», le président d’Horizons revendique entre 32 et 35% des citations, à chaque fois environ dix points devant l’actuel chef du gouvernement. Le locataire de Matignon arrive toutefois à égaler son prédécesseur sur «la proximité avec les préoccupations des Français » (26% chacun), à être jugé plus «sympathique» (31% contre 29% pour l’ancien premier ministre), et surtout, plus «dynamique» (45%) qu’Édouard Philippe.

Alors que la question du mode de désignation d’un successeur d’Emmanuel Macron est à l’agenda des stratèges du parti présidentiel, 40% des Français plébiscitent la tenue d’une primaire ouverte à tous les Français
«se sentant proches» des idées du président. Auprès des sympathisants Renaissance, l’idée n’est pas majoritaire (17%), ce mode de sélection étant considéré par beaucoup comme une «machine à perdre». Les troupes macronistes préfèrent la nomination d’un champion sur la base des enquêtes d’opinion (37%) ou l’organisation d’une primaire réservée aux militants de la coalition Renaissance, Modem, Horizons (34%).

Emmanuel Macron, qui ne peut se représenter pour un troisième mandat consécutif tentera-t-il de désigner lui-même son héritier ? L’option ne séduit en tout cas pas les Français (7%), ni ses sympathisants (11%), pourtant très légitimistes. Une courte majorité (41%) des Français considère que le président «aura un rôle important mais pas décisif» dans la nomination tandis que 38% pensent qu’il n’en «n'aura pas vraiment». Une chose est sûre, dans la marche vers 2027, les relations entre les partis de la coalition Ensemble (Renaissance, MoDem et Horizons) risquent de se tendre à mesure que l’autorité et l’influence d’Emmanuel Macron vont diminuer.