Coupe de France : «La situation de l’équipe n’est pas alarmante», tempère Genesio (Lille) avant de défier l’OM
Freiné par Nantes puis Auxerre, Lille est en panne d'inspiration et d'engagement en ce début d'année au point d'énerver son entraîneur Bruno Genesio, avant le déplacement à Marseille mardi (21h10) en 16es de finale de Coupe de France. Après une première partie de saison emballante, tant sur le plan du jeu que des résultats, y compris sur la scène européenne contre de grandes écuries, le Losc avance désormais au ralenti.
Les Dogues viennent d'enchaîner trois matchs nuls à Marseille (1-1), contre Nantes (1-1) et à Auxerre (0-0), malgré plus d'une demi-heure disputée en supériorité numérique et un pénalty obtenu, mais manqué. Cet échec frustrant a même provoqué la colère inhabituelle de l'entraîneur lillois Bruno Genesio : «Je vais être clair: ceux qui ont envie de jouer pour le Losc doivent le dire clairement et ceux qui n'en ont pas suffisamment envie, ils doivent le dire aussi.»
Il nous manque ce supplément d’âme, d’agressivité, pour transformer ce match nul en victoire.
Bruno Genesio
S'il n'a pas voulu révéler leurs noms, certains joueurs ont été clairement visés par le coach de 58 ans. L'équipe maîtrise toujours autant le jeu mais ne parvient plus à accélérer par des passes, des courses, des frappes, jusqu'à rompre les défenses adverses. «Dans le jeu, je ne peux pas dire que je suis déçu de ce qu'on fait (...) mais je trouve que sur les derniers matchs, il nous manque ce supplément d'âme, d'agressivité, pour transformer ce match nul en victoire», énonce Genesio à la veille du déplacement à Marseille, estimant que ses joueurs devaient en faire «encore un peu plus» pour avoir «plus d'efficacité».
S'il ne remet pas en cause «l'état d'esprit» de son groupe qu'il juge «irréprochable», Bruno Genesio pointe quelques joueurs dont la situation personnelle nuit à leurs performances, «inconsciemment». «Je ne cible pas forcément les joueurs en fin de contrat, explique-t-il. Il y a des joueurs qui ne sont pas en fin de contrats et qui ont envie de partir, des joueurs jeunes qui peuvent avoir des sollicitations d'agents qui veulent travailler avec eux et qui leur montent la tête... Ce dont j'ai envie, c'est qu'on se recentre tous sur le jeu parce que c'est comme ça qu'on atteindra nos objectifs et que toutes ces petites idées parasites et négatives, on les chasse.»
Pénurie en attaque
Sur le terrain, ce manque d'efficacité s'explique aussi par la méforme actuelle du buteur Jonathan David, peut-être perturbé par les négociations actuelles autour du renouvellement de son contrat, qui expire en fin de saison. Co-meilleur buteur de Ligue 1 (onze buts), le Canadien n'a plus marqué depuis un mois et demi et son influence est moins grande dans le jeu des Dogues. Pire, il a manqué un pénalty à Auxerre, exercice qu'il maîtrise d'ordinaire.
Personne ne semble en mesure de le suppléer: Mohamed Bayo, seul autre attaquant de pointe de formation disponible, n'est pas suffisamment bon, tandis que Matias Fernandez-Pardo et Edon Zhegrova sont blessés. En leur absence, le côté droit lillois est dépeuplé et le jeu penche plus nettement à gauche. La possibilité de recruter un attaquant a encore pris de l'épaisseur dans la foulée du match nul à Auxerre, comme l'a confirmé Bruno Genesio.
Autre problème actuel: le banc du club nordiste pèse beaucoup moins qu'en première partie de saison. «La situation de l'équipe n'est pas alarmante», tempère toutefois Genesio. Mais Lille va devoir se retrouver afin de poursuivre sa route en Coupe de France, où Marseille l'attend, en pleine forme.