Gel de l’aide américaine : "10 000 enfants sont en danger de mort en République démocratique du Congo", alerte Action contre la Faim
"Nous appelons la communauté internationale à nous soutenir", lance mercredi 12 février sur franceinfo Benjamin Viénot, responsable de gestion de crise pour Action contre la Faim, face au gel de l’aide étrangère des États-Unis pour 90 jours. Cette suspension a été décidée par un décret signé par Donald Trump dès le jour de son investiture à la Maison Blanche le 20 janvier.
Depuis cette annonce, l'ONG, qui lutte depuis 40 ans contre la malnutrition dans le monde, "a été dans l’obligation de suspendre tous les projets" que les États-Unis avaient prévu de soutenir cette année. Parmi ces 21 projets dans une douzaine de pays, Benjamin Viénot s’inquiète notamment pour celui qui concerne la République démocratique du Congo.
Un manque de près de 49 millions de dollars
"Autour de la ville de Goma, explique-t-il, nous mettions actuellement en place des activités de prise en charge de la malnutrition aiguë sévère. Aujourd’hui, 10 000 enfants de moins de cinq ans ne peuvent donc pas être pris en charge et leurs traitements sont à l’arrêt. Ils sont actuellement en danger de mort à cause de la suspension de ces aides financières puisque nous avions des équipes prêtes à intervenir, des médicaments et des traitements mais nous avons dû tout arrêter".
Le responsable de gestion de crise de l’ONG rappelle que les États-Unis sont la principale source de financement d’Action contre la Faim France : "Ils représentent 33% de notre budget opérationnel pour 2025, soit près de 49 millions de dollars américains". "On essaie de combler ce vide laissé par le bailleur américain. On a besoin des bailleurs de fonds du monde entier, on a besoin qu’ils se mobilisent pour soutenir les communautés les plus vulnérables. 733 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, soit près de 10% de la population mondiale. Nous appelons donc la France, l’Europe, la communauté internationale à nous soutenir pour combler ce manque créé par la suspension américaine", rapporte Benjamin Viénot.