Tout commence en janvier 2022, lorsque Siham Touazi et ses collègues infirmières et aides-soignantes lancent une grève de plus de cent trente jours, dénonçant « un management toxique et un dialogue social inexistant », ainsi que les mauvaises conditions de vie des pensionnaires au sein de l’Ehpad du château de Neuville, à Neuville-sur-Oise.
Trois ans plus tard, Siham Touazi attend son jugement, ce 3 avril, après avoir été entendue deux mois plus tôt à la barre du tribunal correctionnel de Pontoise. Elle a dû s’expliquer sur ses propos tenus dans les médias dénonçant les conditions de travail des soignants, jugés diffamatoires par son ex-employeur, Épinomis.
Une « procédure bâillon » pour faire taire le personnel, selon la CGT. « Sept heures d’audience, trois juges professionnels, deux procureurs, deux assesseurs, une salle comble. Ça fait beaucoup pour des paroles qui se révèlent vraies, explique Siham Touazi. Mes employeurs ont cru pouvoir m’abattre et me faire taire. Au final, toute cette lutte, tout ce harcèlement que j’ai subi, n’a fait que me renforcer ».
La procédure a laissé des séquelles dans la vie de la soignante. « Je suis dans une espèce d’entre-deux, je ne suis plus infirmière, je suis en reconversion. Je reste attachée aux soins, c’est très important pour moi. » Si la déléguée syndicale est sortie de sa précédente audience sereine, le stress commence à prendre le dessus à la veille du jugement. « Si, finalement, tout ce que j’ai dit n’avait pas de valeur et que je suis condamnée, qu’est-ce que ça dit de la justice ? »
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