Son coming out politique a fait l’effet d’une bombe aux États-Unis. Tant dans la forme que dans la manière. Le 21 octobre dernier, alors en pleine période d’élection présidentielle américaine, l’acteur Zachary Levi s’est affiché sur les réseaux sociaux via une vidéo dans laquelle il rendait public ses opinions pro-Trump. « Beaucoup de gens dans mon industrie à Hollywood sont terrifiés à l’idée de dire ouvertement qu’ils voteraient pour Donald Trump ou qu’ils seraient conservateurs de quelque manière que ce soit », disait-il dans une publication sur Instagram. 

Se faisant même le porte-drapeau des « conservateurs refoulés », l’acteur américain appelait ses confrères du milieu culturel à se prononcer à leur tour. « Mon appel à vous tous, [...] électeurs refoulés de Trump, vous tous, c’est maintenant ou jamais, lançait-il. Faites ce que vous pensez devoir faire si vous avez besoin de vous faire connaître publiquement et de le dire. [...] Mais sachez que si ce que vous craignez, c’est le retour du bâton d’une industrie qui n’existera bientôt plus, ne vous laissez pas intimider. » 

Aucune répercussion 

Et aujourd’hui, plus d’un mois après l’élection présidentielle américaine, Zachary Levi s’est-il, lui, pris un retour de bâton ? Des portes lui ont-elles été fermées ? « Non, je n’ai pas été mis à l’écart », assure-t-il dans le podcast Club Random de l’animateur et comédien Bill Maher. « Franchement, je n’ai pas encore vu de conséquences directes. J’avais déjà plusieurs projets que j’étais en train de tourner ou que je vais bientôt tourner, et aucun d’entre eux n’a été compromis », explique l’acteur américain.  

À quoi est due l’absence de réaction d’Hollywood face au «trumpisme» affiché de Zachary Levi ? La peur du nouveau pouvoir qui va s’installer à la Maison Blanche ? Une idée défendue par son homologue Sébastian Stan . Nul ne sait vraiment. « Personne ne m’a appelé pour me dire que j’avais franchi une ligne rouge. Que je ne pouvais plus être associé à tel ou tel film. Je bosse encore à fond sur mes projets. Après, pour le futur, je ne sais pas si ça va changer quelque chose...», a soutenu Zachary Levi. Ou serait-ce parce que les films, où il est à l’affiche, sont principalement d’orientation chrétienne et très «Us correct», comme le rapportait en octobre dernier The Hollywood Reporter ? L’interprète de Shazam est, en effet, mis à l’honneur dans American Underdog (2021), un long-métrage sur un champion de football américain, et The Unbreakable Boy (2025). 

« Suicide professionnel »

Quoi qu’il en soit, l’acteur ne semble pas fragilisé par sa récente prise de position politique, que beaucoup ont considérée comme un « suicide professionnel ». À l’inverse, en usant d’une sorte de marketing à contre-courant, The Hollywood Reporter rapporte même qu’il souhaite ainsi faire rebondir sa carrière qui « bat de l’aile depuis longtemps ». Avec Shazam ! La Rage des dieux (2023), Zachary Levi n’a pas eu le succès qu’il espérait, et « il en a gardé beaucoup d’amertume », constate un journaliste californien. 

« Personne ne m’a appelé pour me dire que j’avais franchi une ligne rouge. Que je ne pouvais plus être associé à tel ou tel projet. »

Zachary Levi

Et, ce n’est pas fini, son dernier film, Harold et le crayon magique (2024), serait « l’un des plus gros fours de l’année » selon Première . Depuis sa sortie le 16 octobre dernier, le long-métrage a enregistré moins de 20 000 entrées en France, le tout assorti de critiques peu élogieuses. 

Kanye West, Sylverster Stallone... Avec ce «coming out» à rebours de l’air du temps, Zachary Levi rejoint du beau monde, certes. Mais qui, pour l’instant, ne fait pas école à Hollywood et dans le monde du cinéma en général. Mais en tentant de séduire l’électorat républicain, l’interprète de Shazam espère peut-être voir sa carrière repartir de plus belle. Il rêve d’un slogan qui dirait « Make Zachary Levi great again ».