Conflit Israël-Hamas : l’État hébreu ordonne de nouvelles évacuations dans la bande de Gaza

Видео по теме

L'État hébreu a ordonné de nouvelles évacuations dans la plus grande ville du sud de Gaza, pendant que les efforts se poursuivent jeudi pour obtenir une trêve dans le territoire où le bilan atteint désormais les 20.000 morts selon le Hamas. Le Figaro fait le point sur les derniers évènements liés à la guerre entre Israël et le Hamas.

Israël ordonne des évacuations dans la bande de Gaza

L'armée israélienne a ordonné mercredi sur les réseaux sociaux l'«évacuation immédiate» d'une zone «couvrant environ 20%» de la ville de Khan Younès, selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). «L'ampleur des déplacements résultant de l'ordre d'évacuation n'est pas claire», relève l'Ocha. La bande de Gaza est privée d'électricité par le blocus total exercé par Israël et beaucoup d'habitants n'ont plus que la radio et le bouche-à-oreille pour s'informer.

Selon l'Ocha, la zone à évacuer abritait plus de 111.000 habitants avant le début de l'offensive israélienne il y a deux mois, et compte désormais quelque 141.000 Palestiniens réfugiés dans 32 camps pour fuir les combats. Lundi, l'armée israélienne avait indiqué intensifier ses opérations à Khan Younès.

Vers une nouvelle pause humanitaire ?

Des efforts diplomatiques ont actuellement lieu sur plusieurs fronts pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve et acheminer de l'aide humanitaire à Gaza. Une première pause d'une semaine entre le 24 novembre et le 1er décembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël. D'un côté, le Hamas discute avec l'Égypte: le chef du mouvement palestinien, Ismaïl Haniyeh, s'est rendu au Caire mercredi pour discuter d'une nouvelle «trêve provisoire d'une semaine en échange de la libération par le Hamas de 40 prisonniers israéliens, des femmes, des enfants et des hommes», a expliqué une source proche du Hamas à l'AFP.

Mais ces négociations n'ont pour l'instant livré aucun résultat, ont confié des sources proches du dossier à la BBC et au Wall Street Journal. Selon une source du Jihad islamique, un autre mouvement islamiste qui combat au côté du Hamas et détient des otages, son chef Ziad al-Nakhala ira également au Caire au début de la semaine prochaine. De l'autre côté, Israël entretient un dialogue avec le Qatar et les États-Unis pour tenter de parvenir à une trêve permettant une libération d'otages.

Les positions des deux camps restent toutefois encore très éloignées. Le Hamas exige un arrêt complet des combats comme préalable à toute négociation sur le sort des otages. Israël est ouvert à l'idée d'une trêve mais exclut tout cessez-le-feu avant «l'élimination» du Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et classé organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël.

L’ONU reporte à nouveau un vote crucial

D'âpres négociations doivent également se poursuivre jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU, qui reporte depuis le début de la semaine un vote sur une résolution destinée à accélérer l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza, mais susceptible d'essuyer un nouveau veto américain si elle utilise des termes trop forts. Ce pouvoir de veto a été dénoncé par le Hamas jeudi. «L'administration Biden tue notre peuple deux fois, une fois avec ses bombes, une autre en le privant de nourriture et de médicaments», a estimé le mouvement dans un communiqué.

Les services des Nations unies continuent eux d'alerter sur la profonde crise humanitaire qui secoue Gaza. La moitié de la population y souffre de faim extrême ou sévère, et 90% est régulièrement privée de nourriture pendant une journée entière, selon l'Ocha. L'Organisation mondiale de la santé organise elle un point presse jeudi à Genève, consacré aux conditions sanitaires à Gaza.

Tensions à la frontière libanaise

Au-delà de la guerre à Gaza, le conflit continue d'alimenter les tensions au Proche-Orient. Jeudi le Hezbollah, allié islamiste du Hamas au Liban, a annoncé avoir tiré des roquettes sur le nord d'Israël.

Un peu plus tôt, l'armée israélienne avait expliqué avoir frappé un «centre de commandement opérationnel» du Hezbollah, et avoir tiré sur des combattants se dirigeant vers la frontière près de Metula. Le Hezbollah a confirmé la mort d'un combattant, tué alors qu'il était «en route pour Jérusalem ».