«C’est impossible de tenir jusqu’en 2027» : Jean-François Copé appelle à son tour à la démission d’Emmanuel Macron

Cinq mois après la convocation surprise de législatives anticipées au soir des européennes, Emmanuel Macron est perçu au sein de la classe politique comme le seul responsable de la crise actuelle. Alors que le gouvernement Barnier ne peut s’appuyer sur une majorité à l’Assemblée - à l’inverse de l’assise relative de 2022 qui était en soutien des équipes Borne et Attal -, il plane au-dessus du premier ministre la menace d’une censure en réponse aux probables 49.3 lors du retour au Palais-Bourbon des projets de budgets. 

Avant même de connaître l’issue de ces textes et donc l’avenir politique de l’hôte de Matignon, plusieurs figures appellent à la démission du président de la République pour démêler le nœud de la crise. Après l’appel du député Liot Charles de Courson ce mercredi matin, voilà que le maire de Meaux (Seine-et-Marne) Jean-François Copé préconise la même solution. L’ancien patron de l’UMP, invité sur BFMTV, a tempêté contre la dissolution «qui ne ressemble à rien et dont on paye tous les jours le prix.» Depuis juillet, l’Assemblée est fracturée en trois blocs, bloquée par l’absence de majorité.

«Ce n’est pas la même chanson»

Face à ce casse-tête, «il n’y a plus qu’une solution pour résoudre le problème, c’est une nouvelle élection présidentielle. Il faut qu’elle soit anticipée», a poursuivi l’ancien ministre du Budget, selon qui le chef de l’État «ne s’est pas rendu compte qu’il ne peut pas tenir jusqu’en 2027.» «C’est impossible», martèle-t-il alors qu’une large majorité de Français (63%) estime, selon un sondage Elabe pour BFMTV, qu’Emmanuel Macron devrait mettre fin à son mandat si le gouvernement était renversé.

Un climat de méfiance qui pousse Jean-François Copé à justifier un peu plus ses convictions : «Depuis six mois c’est le désordre, on ne peut pas dire qu’on n’est pas prévenu. Chacun verra ce que ça veut dire que de voter RN, de voter LFI ou pour des partis de gouvernement. Ce n’est vraiment pas la même chanson. Maintenant les Français sont alertés : où est le désordre et où est la sérénité ?»

Quid dans ce bourbillon politique de Marine Le Pen ? Tandis que la chef de file des députés RN laisse entendre que ses troupes voteront la censure contre l’équipe de Michel Barnier, Jean-François Copé «ne comprend rien à sa stratégie.» «Si elle déstabilise le pays aujourd’hui, les gens vont le mettre à son débit. Tout son travail de respectabilité tombe en éclats parce qu’elle est prête à voter avec Mélenchon pour plomber le pays», a encore pointé le maire de Meaux.