Face à la menace russe, cinq pays souhaitent se retirer du traité international interdisant les mines antipersonnel. Un changement "extrêmement inquiétant", souligne, mercredi 9 avril sur France Inter, Bénédicte Jeannerod, directrice du bureau de Paris de Human Rights Watch. La Finlande, la Pologne et les Pays baltes ont indiqué ces dernières semaines vouloir utiliser ces mines terrestres afin de sécuriser leurs frontières avec la Russie. Une réunion sur ce thème s'ouvre, mercredi à Genève, sous l'égide du Service d'action contre les mines de l'ONU (Unmas) et du Centre international de déminage humanitaire de Genève (CIDHG).
Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch, ont fait part de leur inquiétude après les prises de position de ces cinq pays européens. "Ce sont les civils qui sont les premières victimes" de ces mines, rappelle Bénédicte Jeannerod. Elles touchent adultes comme enfants et font des victimes "parfois pendant des décennies" après la fin d'un conflit, souligne-t-elle également.
Toutefois, Bénédicte Jeannerod considère que les annonces de la Finlande, la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie sont "une première étape qui est réversible". Elle appelle les pays qui adhèrent au traité d'interdiction à faire "entendre leur voix" et à convaincre "ces cinq États européens de ne pas se retirer de ce traité, qui a fait évoluer dans le bon sens les normes internationales de protection des civils dans les conflits". L'ONG demande en particulier à la France de "protester beaucoup plus fortement". "On s'attendait à ce que ce retrait de cinq pays de l'Union européenne provoque beaucoup plus d'indignation", souligne l'experte.