Un référendum organisé en juin pour assouplir l'accès à la nationalité italienne

Initialement opposée à cette réforme, Giorgia Meloni s’est vu contrainte d’organiser ce scrutin après que la proposition de référendum a récolté plus de 500.000 signatures. Stephanie Lecocq / REUTERS

En cas de victoire du «oui», un étranger pourra demander la nationalité italienne après cinq ans passés sur le territoire, contre dix actuellement.

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Un référendum proposant de réduire de moitié le temps nécessaire pour qu'un étranger puisse obtenir la nationalité italienne, dont l'initiative vient de partis d'opposition et d'ONG, sera organisé les 8 et 9 juin, a décidé jeudi le gouvernement. C'est le gouvernement dirigé par Giorgia Meloni, réuni jeudi en conseil des ministres, qui a choisi ces dates, alors même que le parti d'extrême droite Fratelli d'Italia, qu'elle dirige, est opposé à cet assouplissement des règles.

Cette proposition de référendum avait recueilli plus de 500.000 signatures en septembre dernier, comme l'exige la loi, ne laissant ainsi pas le choix au gouvernement qui a dû fixer une date. Les étrangers doivent actuellement vivre en Italie pendant au moins 10 ans avant de pouvoir demander la nationalité par naturalisation, et les enfants nés en Italie de parents étrangers ne peuvent pas demander la nationalité avant d'avoir 18 ans.

Les partis d'opposition et des organisations pro-migrants comme Oxfam Italia veulent réduire la période d'attente de 10 à cinq ans, ce qui placerait l'Italie au même niveau que le Royaume-Uni, la France ou l'Allemagne. Ils demandent en outre que la nationalité soit automatiquement transmise aux enfants mineurs. Si le oui l'emporte, environ 2,5 millions d'étrangers pourraient devenir italiens, selon les partisans de cette initiative.

Revirement de Meloni

Giorgia Meloni, arrivée au pouvoir en 2022 sur un programme anti-migrants, avait jugé en septembre que 10 ans était «une durée appropriée pour la nationalité» et qu'elle ne voyait «pas la nécessité de changer» la loi. Matteo Salvini, vice-premier ministre et chef de la Ligue anti-migrants, partage cette position, mais Antonio Tajani, l'autre vice-premier ministre et chef de Forza Italia (FI, conservateur), avait semé la zizanie l'été dernier dans la majorité au pouvoir en avançant une autre proposition.

Son idée était d'accorder, en parallèle avec ce qui existe déjà, la nationalité italienne aux jeunes ayant suivi un parcours continu de 10 ans dans le système scolaire national, donc sans attendre qu'ils soient majeurs. Cette idée n'a cependant jamais été traduite en proposition de loi.