EN DIRECT - Impôts, immigration... Michel Barnier descend dans l’arène pour présenter sa feuille de route
DÉCRYPTAGE - Fiscalité, immigration : Michel Barnier à l'heure des choix
« Il y aura des annonces fortes », prévient-on à Matignon. Les grands axes des orientations que Michel Barnier doit présenter au Parlement mardi à 15 heures feront écho aux nombreux messages qu'il martèle depuis son arrivée Rue de Varenne, en posant systématiquement la gravité de la situation budgétaire du pays au centre de ses alertes. Face à un déficit qui risque de dépasser les 6 % et une charge de la dette alourdie de 50 milliards en cinq ans, pour atteindre 80 milliards à la fin du quinquennat, le chef du gouvernement veut dévoiler son plan pour remettre la France sur les rails.
Ce discours, censé projeter son action économique et régalienne, il l'aura peaufiné de sa main jusqu'au bout. Un proche assure : « Michel ne prononce jamais un mot qui ne vient pas de lui. Il est très attentif à cela. Et il ne se contentera jamais d'une formule s'il n'est pas certain de pouvoir agir derrière, ce qui implique un gros travail d'expertise en coulisses. »
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«On va soutenir Michel Barnier et l’aider à faire une politique de changement», déclare Laurent Wauquiez
Invité de RTL ce mardi matin, le président du groupe La Droite républicaine à l’Assemblée nationale s’est positionné comme un soutien franc de Michel Barnier. «On va soutenir Michel Barnier et on va l’aider à faire une politique de changement», a déclaré Laurent Wauquiez. À quelques heures de la déclaration de politique générale du chef du gouvernement, l’ancien président de région a listé ses propres priorités : la sécurité, la revalorisation du travail et la question budgétaire.
«La priorité, c’est la baisse de la dépense», a martelé Laurent Wauquiez. Interrogé sur les hausses d’impôts envisagées par Michel Barnier, le député de droite n’en a pas fait une ligne rouge, tout en fixant des conditions. «Pour moi, c’est une balance que je vais regarder. Est-ce qu’il y a un vrai effort qui est fait sur les économies de dépense et est-ce que ce qui est demandé sur les impôts est temporaire, exceptionnel et juste ? Si c’est oui, on soutiendra, si c’est non, on va contribuer», a-t-il indiqué.
Ces déclarations de politique générale qui ont marqué la Ve République
Menacé d'une motion de censure par la gauche, suspendu à l'attitude incertaine des 126 députés du Rassemblement national, Michel Barnier effectue des premiers pas précaires à Matignon. Déjà confronté à une absence de majorité absolue avant lui, Gabriel Attal avait pour sa part fait le choix de renoncer au traditionnel vote de confiance à l'Assemblée nationale, le 30 janvier dernier.
Un rituel républicain dont on ne sait pas encore s'il sera convoqué par le nouveau premier ministre, mais qui ne le dispense toutefois pas du périlleux exercice de la déclaration de politique générale. Mardi, il se confrontera donc aux bancs de la Chambre basse, où les échos des discours d'investiture de ses prédécesseurs continuent de vibrer. Retour sur ces déclarations de politique générale qui ont marqué la Ve République.
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Plus d’une centaine de manifestations prévues partout en France
Plus de 180 manifestations sont prévues mardi en France à l'appel de la CGT, la FSU et Solidaires pour réclamer notamment l'abrogation de la réforme des retraites et une hausse des salaires, au moment où le premier ministre va dévoiler ses priorités lors de son discours de politique générale. Les cortèges défileront dans la matinée à Grenoble ou Reims, puis à Orléans, Marseille, Rennes, Bordeaux et à partir de 14 heures à Paris, Toulouse, Strasbourg, Lille ou Dunkerque.
La CGT recense 185 rassemblements. À titre de comparaison, le syndicat en comptait plus de 200 le 1er mai et 250 lors de la dernière journée de mobilisation contre la réforme des retraites en juin 2023. Dans les trains, la CGT et Sud Rail (Solidaires) appellent les cheminots à faire grève, mais la SNCF a annoncé dimanche un trafic «normal» pour les TGV et des perturbations légères pour certains trains régionaux et Intercités. À Paris, les autorités tablent sur 5000 à 10000 personnes pour la manifestation prévue entre Denfert-Rochereau et Bastille, selon une source policière.
L'ambition des organisateurs est de mettre un peu plus la pression sur Michel Barnier à l'heure où il va dévoiler ses priorités. Son discours très attendu doit donner le cap de sa politique, après les rencontres de la semaine dernière avec l'ensemble des partenaires sociaux. Les syndicats ont réclamé l'abandon de la réforme de l'assurance chômage, une nouvelle négociation sur l'emploi des seniors, l'abrogation de la réforme des retraites et une hausse des salaires.
Au cours de ces échanges, Michel Barnier s'est montré à l'écoute selon les syndicats, mais n'a pas précisé les contours de sa politique sociale. «Nos inquiétudes demeurent, c'est la raison pour laquelle la CGT appelle les salariés à se mobiliser», a déclaré la semaine dernière sa secrétaire générale Sophie Binet depuis la cour de Matignon.
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Le compte rendu du Conseil des ministres n'aura plus lieu à l'Élysée mais à Matignon
Une première forme de distance entre Matignon et l’Élysée. Désormais, le compte rendu du Conseil des ministres n'aura plus lieu à l'Élysée mais dans des locaux de Matignon situés dans le 7e arrondissement de Paris, ont annoncé ce lundi 30 septembre les services de Michel Barnier.
Le Conseil des ministres, qui réunit chaque semaine les ministres sous la présidence du chef de l'État, aura, lui, toujours lieu à l'Élysée. Mais son compte rendu sera «désormais organisé par les équipes de Matignon en étroite coordination avec la porte-parole» du gouvernement Maud Bregeon. Cette décision est le fruit «d'un commun accord» entre les deux têtes de l'exécutif et «illustre le nouvel équilibre institutionnel», a expliqué Matignon, qui réfute l'idée d'une «cohabitation» entre les deux hommes.
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Michel Barnier ne sollicitera pas un vote de confiance
Il y avait, à vrai dire, peu de suspense. Alors que Michel Barnier doit prononcer présenter les grands axes de son action devant les députés un mois après avoir été nommé à Matignon, l'entourage du premier ministre confirme qu'il ne sollicitera pas un vote de confiance à l'issue de son allocution. Confronté à une Chambre basse plus morcelée que jamais depuis les législatives, le chef du gouvernement sait qu'il dispose d'une majorité très relative (210 élus environ sur 577).
Entre l'opposition frontale de la gauche et la position d'entre-deux du Rassemblement national (RN), solliciter l'avis des députés était très risqué. Voire dangereux : lorsque ce vote est perdu, le gouvernement doit logiquement démissionner dans la foulée. L'option constitutionnelle de la confiance à l'issue d'une déclaration de politique générale (article 49, alinéa 1 du texte de 1958) étant facultative, ce scénario ne s'est jamais produit sous la Ve République.
Michel Barnier attendu ce mardi à 15h à l’Assemblée nationale
Près d’un mois après sa nomination à Matignon, Michel Barnier doit prononcer sa déclaration de politique générale devant les 577 députés, ce mardi à 15 heures. Le premier ministre est très attendu sur la question du budget, alors qu’il envisage des hausses d’impôts pour combler le déficit public, mais aussi sur l’immigration après les sorties controversées de son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Bonjour et bienvenue dans ce direct
Bonjour et bienvenue à tous dans ce direct à la déclaration de politique générale du premier ministre. Michel Barnier est attendu à 15 heures à l’Assemblée nationale pour s’exprimer devant les 577 députés.