Site d’enrichissement nucléaire, bases militaires : quels sont les sites iraniens visés par les frappes israéliennes ?

Le feu couvait depuis plusieurs heures, Israël l’a déchaîné en une nuit. À 2h15 du matin, heure française, l’armée de l’air israélienne a déclenché l’opération «Rising Lion» contre l’Iran : 200 avions de combat ont frappé une centaine de cibles à travers tout le pays, et étaient encore en action en milieu de matinée. L’objectif : le programme nucléaire iranien, qui approche selon Israël d’un «point de non-retour». Tsahal en a profité pour décapiter une partie de l’appareil sécuritaire iranien. Le commandant en chef des Gardiens de la révolution, Hossein Salami, et le chef d’état-major des forces armées iraniennes Mohammad Hossein Bagheri, ont tous deux été abattus lors des frappes.

Au moins 50 personnes, dont des femmes et enfants, ont été blessées dans de «fortes explosions» qui ont visé des immeubles résidentiels de Téhéran. Les derniers étages de certains bâtiments ont été détruits quand d’autres ont été partiellement éventrés, selon un photographe de l’AFP. Le centre de commandement des Gardiens de la Révolution a notamment été touché. Dans la capitale, la base militaire de Shian a également été visée, tout comme celle de Parchin, à l’est de la ville. L’arsenal de missiles de Bid Kaneh, à l’ouest, a aussi été touché.

Natanz touché, Fordo et Ispahan épargnés

Ailleurs en Iran, la cible principale semble avoir été le site d’enrichissement d’uranium de Natanz, le plus important du pays. Il a été visé «plusieurs fois», selon la télévision d’État iranienne qui a montré une épaisse fumée noire s’élevant de l’installation. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a confirmé que le site avait été touché. «Aucune augmentation des niveaux de radiation n’a été observée», a-t-elle néanmoins précisé. Les sites nucléaires de Fordo et d’Ispahan, situés dans le centre de l’Iran, n’ont en revanche pas été atteints par les frappes israéliennes, a indiqué l’AIEA, en contact avec Téhéran. «À l’heure actuelle», le site d’enrichissement d’uranium de Fordo «n’a pas été affecté», a déclaré sur X le directeur général de l’instance onusienne, Rafael Grossi, après avoir échangé avec les autorités iraniennes. Tout comme l’usine de conversion d’Ispahan, bien que des explosions y aient été confirmées.

Dans le nord-ouest du pays, des explosions ont été recensées à Tabriz, près d’un centre de recherche nucléaire et de deux bases militaires. Un peu plus au sud, les localités de Kermanshah et Arak, où se situent des réacteurs nucléaires, ont également été visées. Au moins six experts scientifiques nucléaires ont été tués, a rapporté l’agence de presse iranienne Tasnim news. L’armée israélienne a également indiqué avoir détruit des «dizaines» de radars et de lanceurs de missiles sol-air dans l’ouest de l’Iran. «Au cours des dernières heures, des avions de chasse de l’armée de l’Air, guidés par des renseignements précis de la Direction du renseignement, ont mené à bien une vaste opération contre le système de défense aérienne du régime iranien dans l’ouest de l’Iran», a précisé l’armée dans un communiqué. «Dans le cadre de ces frappes, des dizaines de radars et de lanceurs de missiles sol-air ont été détruits», a-t-elle souligné.

En réaction, le guide suprême iranien Ali Khamenei a menacé Israël d’un sort «amer et douloureux», et les Gardiens de la Révolution ont promis à Israël «une vengeance sévère» après la mort de leur chef. L’espace aérien de l’Iran est fermé jusqu’à nouvel ordre, de même que celui de l’Irak. Quelques heures après les premières frappes, l’armée israélienne a indiqué qu’elle tentait d’intercepter «environ 100 drones» lancés par l’Iran vers le territoire israélien. Israël s’attend à une attaque de représailles iraniennes «dans un avenir immédiat», et a déclaré l’état d’urgence sur tout son territoire et fermé son espace aérien.