"La science mondiale est menacée par des décisions unilatérales de l'administration américaine", alerte le ministre chargé de l'Enseignement supérieur

"La science mondiale est menacée par des décisions unilatérales de l'administration américaine, en particulier sur le climat", alerte lundi 11 août sur franceinfo Philippe Baptiste, ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. "Quand on voit l'impact que le climat peut avoir sur notre vie au quotidien, c'est fondamental de préserver le savoir et les connaissances en accueillant les meilleurs chez nous quand on peut le faire", affirme-t-il. Une référence à l'appel aux chercheurs américains lancé en mai dernier par Emmanuel Macron, pour qu'ils viennent étudier en Europe et plus particulièrement en France.

"Des premières demandes ont été acceptées, je pense notamment à l'université d'Aix-Marseille, très en pointe sur le sujet. On a reçu des milliers de candidatures", déclare Philippe Baptiste, qui ajoute qu'"une centaine de millions d'euros en plus ont été mis sur ces dispositifs" et que "la Commission Européenne a rajouté 500 millions d'euros au niveau européen."

"Trois fois plus d'incendies d'ici à la fin du siècle"

Alors que 12 départements français sont en vigilance rouge ce lundi et que des incendies énormes ont lieu en France et dans le reste de l'Europe cet été, "la multiplication de ces événements", est selon lui "un révélateur de l'état de santé de notre planète, et en particulier des questions climatiques." Philippe Baptiste rappelle que "les études scientifiques montrent qu'on va avoir trois fois plus d'incendies d'ici à la fin du siècle que ce qu'on connaît aujourd'hui, dans un scénario où la température va augmenter de 4°C, ce qui est le scénario le plus défavorable, mais aussi le plus probable."

Ainsi, il faut selon lui "écouter les scientifiques". "Notre société s'est construite sur la parole scientifique. Ca ne veut pas dire qu'on doit faire tout ce que les scientifiques disent, il y a aussi le rôle du politique, il faut distinguer les deux." Les scientifiques "font un constat basé sur des faits, sur une science qui se construit, sur un consensus scientifique, et ensuite, il y a des décisions politiques à prendre", ajoute-t-il. En termes d'émissions de gaz à effet de serre, "notre pays, l'Europe ont fait des efforts importants, mais on a aussi d'autres pays qui ont du mal à se débarrasser, notamment, des sources les plus polluantes", constate-t-il.