Municipales à Nantes : après le retrait de ses deux chefs de file, la campagne de La France insoumise sombre dans l’incertitude
Après avoir écopé d’un avertissement en août, William Aucant a été mis en retrait de la tête de la campagne, un mois après la suspension de sa co-chef de file, Marina Ferreruela, empêtrée depuis le milieu de l’été dans la mauvaise gestion interne d’une affaire de viol.
Passer la publicité Passer la publicitéComme un parfum de catastrophe chez les Insoumis nantais. À six mois des élections municipales de mars 2026, la campagne de La France insoumise (LFI) à Nantes (Loire-Atlantique) vient de perdre son second chef de file en l’espace de quelques semaines. Après la suspension, début août, de la co-chef de file locale Marina Ferreruela, dans la foulée de révélations concernant des accusations internes de harcèlement, de racisme ainsi que la possible couverture d’un viol, le mouvement de gauche s’est également séparé en début de semaine dernière du second commandant en chef de la campagne nantaise, William Aucant, selon les informations du quotidien Ouest France que Le Figaro a pu confirmer.
William Aucant n’avait écopé, le mois dernier, que d’un simple avertissement du Comité de respect des principes de La France insoumise. Acculé de toute part en interne, confronté au feu nourri des ambitions et à la défiance d’une partie de l’état-major insoumis, le chef de file survivant de la précampagne insoumise continuait de naviguer en terrain miné. Début septembre, la diffusion d’un mail anonyme au sein de la presse locale, a rouvert la plaie du «putsch» de l’été. Prévue de longue date, une réunion de crise réunissant les députés nantais Andy Kerbrat et Ségolène Amiot, ainsi que leurs collègues parisiens Louis Boyard et Danièle Obono aurait entériné, vendredi, la mise en retrait de William Aucant. Privant ainsi la campagne insoumise de son dernier pilote.
Passer la publicitéDe nouveaux chefs de file à venir
«C’est le bordel, résume une voix insoumise de la cité des ducs. Le groupe local est miné par des problèmes de confiance. Les accusations de cet été ont démobilisé tout le monde. Les militants sont dégoûtés et la campagne flinguée d’avance». Dans la matinée du lundi 8 septembre, les différentes pages web du mouvement nantais continuaient d’afficher aussi bien William Aucant que Marina Ferreruela à la tête de la campagne.
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En attendant la désignation de nouveaux chefs de file, ou directement de têtes de liste, Andy Kerbrat et Ségolène Amiot ont été chargés de poursuivre les discussions entamées au début de l’été avec les autres forces de gauche nantaises, en vue d’une hypothétique alliance dès le premier tour des municipales. Aucun responsable nantais de la France insoumise n’a souhaité répondre aux sollicitations du Figaro.
Lancée au printemps, en avance sur les autres forces politiques nantaises, la précampagne de La France insoumise s’était dans un premier temps articulée autour d’une «grande enquête populaire». La campagne, intitulée «Faire mieux», entendait recueillir auprès de la population un diagnostic actualisé des problématiques rencontrées dans les quartiers. La synthèse de cette enquête avec les grands axes programmatiques nationaux a été présentée en juin. Plus de 650 mesures composent le programme des Insoumis pour Nantes. Parmi celles-ci, figurent notamment la création de corridors écologiques dans tous les quartiers, l’ouverture d’une salle de shoot, pour encadrer la consommation de drogue, ou encore l’institution d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC) contraignant à l’échelle municipale.