Dessinateur de bande dessinée reconnu (Le Chat du rabbin), cinéaste (Serge Gainsbourg, vie héroïque), romancier (L’Éternel) Joann Sfar, 53 ans, est un infatigable portraitiste de la condition humaine et de la condition juive. Alors qu’il milite depuis trente ans pour la paix au Moyen-Orient, les massacres du 7 octobre dernier perpétrés par le Hamas contre Israël, l’ont amené à mettre tous ses projets entre parenthèses, au profit de Nous vivrons (Les Arènes BD). Conçu dans l’urgence, cet album de 450 pages se veut autant une enquête sur les racines de l’antisémitisme qu’une galerie de portraits d’individus s’interrogeant sur leur identité juive.
LE FIGARO. - Quel a été le déclic qui vous a poussé à entreprendre Nous vivrons?
Joann SFAR. - Je dessine depuis trente ans. J’ai parallèlement développé une activité autobiographique sous forme de carnets. Les événements tragiques du 7 octobre ont provoqué chez moi une sorte de déflagration. Soudain, j’ai voulu me concentrer sur un seul sujet. Et…