Alors que le déficit dérape, le premier ministre va devoir déployer des trésors d’habileté pour faire passer le texte dans une Assemblée divisée.
Entre la délicate composition du gouvernement et la menace d’une motion de censure lancée par la gauche, Michel Barnier doit encore affronter sa véritable épreuve du feu : le budget. Si le négociateur du Brexit parvient à faire passer ce texte crucial, il s’offrira un peu de longévité en démontrant qu’il peut avancer, malgré tout, dans le paysage morcelé de l’Assemblée. Dans le cas contraire, son passage à Matignon sera encore plus rapide que celui de Gabriel Attal.
Le nouveau chef du gouvernement le sait, la question des finances publiques fera ou défera son avenir politique. « On attend d’un premier ministre qu’il dise la vérité sur la dette financière », a-t-il déclaré, avec une pointe de reproche, sur le perron de Matignon devant son prédécesseur.
Une sombre situation budgétaire
Car l’heure est grave. La semaine dernière, une note du Trésor, transmise au Parlement, a révélé que la situation budgétaire est encore plus sombre qu’on ne le pensait. L’année dernière, le déficit avait déjà dérapé…