Guerre en Ukraine: Kiev dit «renforcer» ses positions dans la région de Koursk

Il est encore trop tôt pour tirer le bilan de l’offensive ukrainienne lancée dans la région de Koursk, en Russie, il y a plus de dix jours. L'Ukraine affirme «renforcer» ses positions, tandis que Moscou, forcé d’ordonner le repli de plusieurs milliers de soldats sur son territoire, annonce avoir «repoussé» son ennemi près de trois villages.

Sur le long terme, l’aide militaire occidentale est capitale pour soutenir l’effort de guerre ukrainien. Or, le budget 2025 allemand prévoit de réduire cette aide bilatérale. Le Figaro fait le point sur la situation.

L'Ukraine dit «renforcer» ses positions dans la région russe de Koursk

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé samedi que son armée «renforçait» ses positions dans la région russe de Koursk. Le 6 août, l'armée ukrainienne a attaqué la région de Koursk, s'emparant, selon Kiev, de 82 localités et de 1150 kilomètres carrés lors d'une offensive qui a surpris Moscou et constitue la plus grande opération militaire étrangère en sol russe depuis la Seconde Guerre mondiale. Une avancée inédite depuis le début de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par Moscou en février 2022. Au moins 12 civils ont été tués et plus d'une centaine blessés depuis le début de l'opération ukrainienne, selon les autorités russes.

«Le général (Oleksandre) Syrsky a fait état du renforcement des positions de nos forces dans la région de Koursk et de l'extension du territoire stabilisé», s'est félicité samedi Volodymyr Zelensky, à l'issue d'une réunion avec le commandant en chef de l'armée ukrainienne. La veille, le militaire avait assuré à son dirigeant que ses troupes avaient avancé «de un à trois kilomètres» et fait des prisonniers parmi les soldats russes.

Ces derniers jours, Kiev a progressivement révélé ses intentions, alors que la Russie occupe toujours près de 20% du territoire de son voisin. Elle dit vouloir obliger Moscou à retirer des troupes d'autres parties du front, créer une «zone tampon» pour mettre fin aux bombardements à la frontière, mais aussi se servir des territoires russes conquis pour forcer le Kremlin à entamer des négociations «équitables». Or les discussions entre les deux parties sont complètement bloquées depuis le printemps 2022.

La Russie dit avoir «repoussé» l'armée ukrainienne près de trois localités dans la région de Koursk

Le ministère russe de la Défense a affirmé samedi avoir «repoussé» l'armée ukrainienne près de trois localités dans la région de Koursk, infligeant de lourdes pertes à son adversaire. Les soldats russes «ont repoussé» des «attaques» ukrainiennes «en direction des localités de Korenevo, Rousskoïé et Tcherkasskoïé Poretchnoïé», a indiqué le ministère russe dans un communiqué.

Parallèlement, de durs combats se continuent plus au sud, dans l'est ukrainien, épicentre du conflit où l'armée russe grignote du terrain depuis des mois. Moscou y a revendiqué ces derniers jours la capture de plusieurs villages en direction de la ville de Pokrovsk, un noeud logistique important sur la route des places fortes de Tchassiv Iar et Kostiantynivka. L'armée russe continue à pilonner plusieurs régions, notamment le Donbass (est), où elle a l'avantage face aux forces de Kiev en infériorité numérique.

«Des dizaines d'assauts russes ont été lancés sur nos positions au cours de la dernière journée», a indiqué samedi Volodymyr Zelensky, assurant que ses soldats «font tout pour détruire l'occupant et repousser les attaques». «La situation est sous contrôle», a-t-il affirmé. Toujours dans la région de Donetsk, le gouverneur Vadym Filachkine a annoncé samedi que des frappes russes ont tué deux personnes et fait deux blessés. Plus au nord, une femme de 49 ans a été tuée au petit matin dans un bombardement de l'armée de Moscou dans la région de Kharkiv, selon le parquet régional.

Allemagne: le budget 2025 prévoit de réduire l'aide militaire bilaterale à l'Ukraine

L'Allemagne prévoit dans son projet de budget 2025 de réduire de moitié son aide militaire bilatérale à l'Ukraine, misant sur l'argent généré par les avoirs russes gelés pour continuer à soutenir Kiev, a indiqué samedi une source parlementaire.

Le gouvernement d'Olaf Scholz, qui cherche à faire des économies, ne prévoit «pas d'aides supplémentaires» aux 4 milliards d'euros prévus dans le budget de l'an prochain pour aider militairement l'Ukraine, a indiqué cette source, confirmant des informations de presse. Cette année, l'aide de Berlin, deuxième contributeur après les États-Unis, s'élève à 8 milliards d'euros.