Russie : la détention provisoire du Français Laurent Vinatier prolongée jusqu'au 21 février

La détention provisoire en Russie du Français Laurent Vinatier, accusé de ne pas s'être enregistré comme «agent de l'étranger», a été prolongée mardi de six mois jusqu'au 21 février, a annoncé une juge d'un tribunal de Moscou, au premier jour d'un procès qui a été ajourné au 16 septembre.

«Le tribunal estime qu'il est impossible d'entamer l'examen de l'affaire pénale. L'audience est reportée au 16 septembre à 14h», a déclaré la juge Natalia Tcheprassova, après avoir annoncé le prolongement de sa détention, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Jusqu’à cinq ans de prison

Cette affaire survient à un moment où les relations entre Moscou et Paris sont très tendues : la Russie est accusée d'une série d'actes de déstabilisation et de désinformation sur le territoire français, tandis que la France se voit reprocher son soutien croissant à l'Ukraine.

Les autorités l'ont accusé d'avoir manqué à son obligation de s'enregistrer en tant qu'«agent de l'étranger» alors même qu'il collectait des «informations dans le domaine des activités militaires» pouvant être «utilisées contre la sécurité» de la Russie. Il risque cinq ans de prison. Laurent Vinatier avait reconnu ne pas s'être enregistré sous ce label, utilisé en Russie contre les voix critiques et qui impose de lourdes obligations administratives, sous peine de sanctions pénales. 

«Nombreux contacts»

Début juin, juste après son arrestation, il avait expliqué pendant une audience sur son placement en détention provisoire qu'il ignorait que la loi russe l'obligeait à effectuer cette démarche.

Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé début juillet, dans un communiqué, que l'accusé avait établi de «nombreux contacts» avec des politologues, des économistes et des experts militaires russes, ainsi qu'avec des fonctionnaires.