Nicolas Baverez: «La guerre des mémoires, colonisation contre Shoah»

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Nicolas Baverez. Francois Bouchon

CHRONIQUE - Pour l’essentiel de l’humanité, la colonisation constitue le véritable crime contre l’humanité parce qu’elle est universelle, tandis que la Shoah n’intéresse que l’Occident. Une guerre des mémoires à la fois fausse et dangereuse.

Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’attaque d’Israël par le Hamas et la guerre de Gaza ont fait basculer l’histoire du XXIe siècle. Le Hamas, au-delà de sa résilience militaire, a remporté une victoire intellectuelle et morale majeure. Pour l’immense majorité de l’opinion mondiale, du « Sud global » jusqu’aux démocraties occidentales où se sont déroulées de puissantes manifestations anti-israéliennes, les morts civils des bombardements de Tsahal sur Gaza ont occulté les victimes des massacres d’une barbarie inouïe du 7 octobre. La mémoire de la colonisation efface désormais celle de la Shoah.

Le pivot de ce basculement mémoriel s’est effectué avec la procédure engagée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice pour obtenir la condamnation d’Israël pour crime de génocide à Gaza. Rendue le 26 janvier, la décision de la cour est à la fois rigoureuse et raisonnable. Elle se refuse à qualifier de génocide les opérations militaires d’Israël à Gaza pour assurer…

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